ATLAS récompense un fabricant russe dans le cadre d'un projet CIST

Le 28 janvier, l'usine russe de construction de machines, Molniya, a reçu le prix des meilleurs fournisseurs d'ATLAS pour son excellence dans la construction de 29 modules destinés au calorimètre hadronique des bouchons d'ATLAS.

Une cérémonie de remise du prix des fournisseurs d'ATLAS a eu lieu le mercredi 28 janvier. Le prix, qui récompense des contributions exceptionnelles à la construction du futur détecteur, a été décerné à l'entreprise russe Molniya, une ancienne fabrique d'armes établie près de Moscou.
Cette usine de construction de machines a réalisé au total 29 modules pour le calorimètre hadronique à argon liquide des bouchons d'ATLAS (HEC). Treize d'entre eux sont des modules de série qui ont déjà été intégrés dans les quatre roues du détecteur. Les seize autres sont des modules d'étalonnage, conçus pour les essais de faisceau d'ATLAS.
Pour fabriquer les plaques en cuivre uniques et les structures de modules requises, l'entreprise a instauré un processus de production particulier et mis au point des critères de contrôle de qualité rigoureux. Les travaux ont été achevés en respectant les délais et le budget. La qualité des modules fabriqués fut même supérieure aux normes requises.
Le projet s'est déroulé de 1998 à 2004. Il a été réalisé dans le cadre d'un projet du Centre international pour la science et la technologie1 (CIST), sous la forme d'une collaboration entre le CERN, le MPI Munich et l'IPHE de Protvino avec l'usine Molniya. A la tête de ce projet : Serguei Denisov de l'IPHE de Protvino.
Peter Jenni, le porte-parole d'ATLAS, a remis le prix a M. A. Kryouchkov, directeur général adjoint et directeur technique de Molniya. Dans son discours, Peter Jenni a souligné l'importance de la grande qualité des éléments pour le HEC, qui jouera un rôle central dans la physique du LHC. «Les physiciens se félicitent de voir que toutes les pièces du détecteur arrivent à présent du monde entier et que leur rêve s'apprête à devenir réalité. Il n'aurait pas été possible de relever ce défi, sans des partenaires industriels adéquats. Molniya en faisait partie, à notre grande satisfaction.»


Elena Ryabeva, chef du groupe Proposition du CIST, avec le prix remis par ATLAS à CIST, pour leur contribution au projet Molniya. A l'arrière plan : un des modules construits par Molniya.

Il a ensuite salué la contribution du CIST au projet en remettant un deuxième prix au chef du groupe Proposition du CIST, Elena Ryabeva, qui a déclaré que «Molniya incarne l'un des projets d'excellence du CIST, qui a permis de réorienter une ancienne fabrique d'armes vers des activités pacifiques grâce à des connaissances scientifiques de pointes.»
Le représentant de la Mission de la Fédération de Russie à Genève, Valery Stanislavov, était également présent. Dans son discours de remerciements, il a rappelé la valeur d'un tel prix pour le peuple russe, prouvant que la Russie participe à des coopérations et entreprises communes internationales.
Le partenariat entre le CERN et Molniya a été bénéfique pour chacun. Dans son intervention, Juan Antonio Rubio, chef de l'unité Education et Transfert de technologie au CERN, a fait remarquer que «40 % des entreprises ayant un contrat de haute technologie avec le CERN ont bénéficié d'un apprentissage technologique et d'une meilleure connaissance du marché, ainsi que bien d'autres avantages. En moyenne, pour chaque contrat conclu avec le CERN, un nouveau produit a été mis au point. C'est l'exemple d'une voie classique de transfert de technologie par les achats. Avec Molniya, les avantages technologiques se sont déjà concrétisés et je suis certain que d'autres vont suivre.»
Enfin, Jos Engelen, Directeur général adjoint et Directeur scientifique du CERN, a mis l'accent sur le rôle du CIST dans la réussite de nombreux projets du CERN et remercié l'usine Molniya : «Je voudrais non seulement féliciter l'usine Molniya mais également vous-même pour l'excellent travail que vous avez accompli, et j'espère que nous travaillerons de nouveau ensemble.»


1 CIST a pour but de réorienter les compétences des scientifiques de l'ancienne industrie d'armement soviétique vers des recherches pacifiques dans la communauté scientifique internationale.