Le CERN confirme son engagement en faveur du libre accès


Le bureau d'information de la bibliothèque du CERN.

Lors d'une réunion qui s'est déroulée le mercredi 23 mars dernier, le Comité de direction du CERN a donné son aval à la politique de libre accès à tous les résultats du Laboratoire définie dans le document « Continuing CERN action on Open Access » (http://cds.cern.ch/record/828991/files/open-2005-006.pdf). Ce document avait été publié début mars par son Comité pour la politique de documentation scientifique (SIPB). « Le CERN marque ainsi son attachement à communiquer l'enthousiasme suscité par la recherche fondamentale à un public aussi large que possible », a indiqué Guido Altarelli, l'actuel président du SIPB.

Le libre accès à la connaissance scientifique est aujourd'hui l'objectif d'une fraction croissante de la communauté scientifique mondiale. Ce concept, rendu possible par les nouveaux outils électroniques, constitue un bénéfice considérable pour tous les lecteurs qui pourront accéder librement aux résultats de la recherche.

Depuis ses débuts, le CERN soutient implicitement une telle démarche. Sa Convention (http://cds.cern.ch/record/330625/files/cm-p00046871.pdf), adoptée en 1953 par les 12 Etats membres fondateurs, appelle l'ouverture car elle stipule que « ... les résultats [des] travaux expérimentaux et théoriques [de l'Organisation] sont publiés ou de toute autre façon rendus généralement accessibles ». Les avancées technologiques de ces dernières années, en particulier l'invention du Web, ont donné une nouvelle dimension à ce principe.

Les premières actions pratiques en faveur de la réalisation de cette nouvelle politique de libre accès aux connaissances en sciences ont été formulées lors d'une réunion au CERN en mai 2004. Cette réunion visait à définir la mise en oeuvre des recommandations prises lors de la Déclaration de Berlin six mois auparavant (http://www.zim.mpg.de/openaccess-berlin/berlindeclaration.html). Au cours de cette réunion, la Déclaration fut signée par le CERN. Elle a été jusqu'à maintenant signée par 55 organisations de par le monde qui prennent désormais des mesures concrètes pour sa mise en place.

Changer le mode de publication dans les revues scientifiques est une composante de l'effort vers le libre accès. En la matière, le CERN est d'ailleurs en position de guider et d'influencer la communauté scientifique.

Une autre réunion à Southampton en mars 2005 permit d'établir comment la Déclaration de Berlin devait être mise en place. La résolution adoptée correspond parfaitement à la politique préconisée par le CERN qui fut d'ailleurs présentée lors de cette réunion :

  1. Mettre en oeuvre une politique imposant à leurs scientifiques de déposer une copie de chaque article publié dans une archive librement accessible.

  2. Encourager leurs scientifiques à publier leurs travaux dans des revues librement accessibles, lorsque de telles revues existent, et fournir l'appui nécessaire à cette transition.

Le coût toujours croissant des méthodes traditionnelles de publication scientifique est un autre facteur incitant à changer le mode de diffusion. Cela explique pourquoi, aujourd'hui, l'offre de la bibliothèque du CERN n'est pas complète, même pour des thèmes au coeur des activités du Laboratoire.

« Les auteurs doivent rester libres de publier là où ils le souhaitent », a indiqué Guido Altarelli, « et actuellement, seules quelques revues ont adopté le libre accès et des modèles commerciaux acceptables ». Le CERN, grâce à sa position de premier laboratoire scientifique international et à sa politique de défense du libre accès, pourrait rapidement faire évoluer les choses.