Le 100<font size="2"><sup>e</sup></font> module de service réparé

Dans le bâtiment 110, une petite équipe travaille sans relâche pour terminer les réparations des modules de service de la ligne cryogénique entre les points 7 et 8. Le 100e module vient d'être achevé.


L'équipe en charge des réparations des modules de service de la ligne cryogénique dans le bâtiment 110. Au premier plan, de gauche à droite : Jean-Marc Rinaldi, Said Atieh, qui supervise l'équipe, Jean-Paul Bacher, le chef de section, et Isabel Bejar Alonso. Au second plan, de gauche à droite : Jean-Luc Guerraz, Sylvain Nichilo, Jean-Michel Laurent, Guy Bogey, Jean-Michel Malin, Yves Depollier, Arezki Amarat et Fabien Antoniotti. Trois autres membres de l'équipe, Michel Caccioppoli, Mokhtar Hadjras et Julien Pellerin n'apparaissent pas sur la photo.

Au CERN, comme ailleurs, les 100e donnent souvent lieu à une célébration. Mais il y a des 100e qui méritent des félicitations plus appuyées. C'est le cas du 100e module de service qui vient d'être réparé au bâtiment 110. C'est en effet dans ce petit hall, au bout du site de Meyrin, que sont restaurés les modules de service de la ligne cryogénique entièrement démontée entre les points 7 et 8 du LHC.

Les quatorze personnes du groupe TS/MME qui oeuvrent dans ce bâtiment s'investissent sans compter depuis octobre dernier, repoussant même leurs vacances, afin de finir les réparations le plus vite possible pour maintenir le projet dans les délais. « L'équipe fait preuve d'un grand dévouement, travaillant vite et avec précision », se félicite Jean-Paul Bacher, qui dirige la section AS du groupe TS/MME en charge des réparations.

Tandis que les réparations des 256 éléments simples de cette portion de ligne cryogénique se sont achevées, les travaux se poursuivent en effet sur les modules de service, éléments les plus complexes de l'installation. « Ces modules, au nombre de 156, sont placés dans le tunnel tous les 100 mètres environ. Ils font la liaison entre la ligne cryogénique et les aimants », explique Said Atieh, l'ingénieur qui supervise ces travaux.

Comme pour les éléments simples, les principales opérations consistent à remplacer les tables de glissement défectueuses (voir Bulletin n°42/2004). Toute la difficulté tient à la complexité de ces modules, de sept types différents. Ils comportent des coudes et de nombreux points de soudure, brasure, etc. Il faut donc les découper, puis retirer les multiples couches d'isolant.

L'équipe profite de ces travaux pour effectuer d'autres réparations qui se sont avérées nécessaires. Certains coudes de jonction ont, par exemple, été entièrement refaits. Dans quelques modules, des traces de corrosion ont été décelées autour d'une brasure entre l'un des tubes transportant l'hélium et la barrière à vide. L'origine de cette corrosion a rapidement été identifiée comme provenant d'une neutralisation insuffisante des flux de brasure, autrement dit d'un nettoyage imparfait. « Ce problème de corrosion sous contrainte est connu et maîtrisé », explique Said Atieh, « Il concerne une trentaine de modules fabriqués au tout début, avant que le CERN n'impose un changement de technique. » La partie du tube détériorée est donc remplacée et assemblée mécaniquement à la barrière à vide.

Les opérateurs doivent ensuite souder à nouveau toutes les pièces. Cette étape est délicate, car les soudures ne doivent pas endommager l'isolation des tubes qui ne supporte pas la trop forte chaleur. Des refroidisseurs et des barrières thermiques sont donc installés au moment de l'opération. Enfin, les extrémités des modules sont préparées pour les jonctions dans le tunnel. L'ultime étape est celle du test sous vide. Un vide poussé est réalisé dans les tubes et de l'argon est introduit autour afin de vérifier l'étanchéité.

Ce travail fait l'objet d'un contrôle qualité sévère avec de nombreuses fiches de suivi. Les 25 opérations effectuées sur chaque module sont toutes scrupuleusement notées et vérifiées. De même, des contrôles radiologiques et géométriques sont effectués. Vu la complexité des opérations, le rythme est de 3 modules réparés par semaine. Les travaux s'achèveront donc en octobre.