Amiante : les mesures du CERN

Le Département genevois de l'aménagement, de l'équipement et du logement a commandé récemment une étude sur la présence d'amiante dans les bâtiments construits dans le canton avant 1991.

Les premiers résultats de cette étude ont suscité quelques inquiétudes dans la population : des bâtiments bien connus des genevois, tels que la tour de la TSR, le Temple de la Madeleine et la Cathédrale St-Pierre, contiennent de l'amiante. Des employés ont également contacté le Bulletin pour en savoir plus sur l'approche du CERN concernant le traitement de l'amiante.

Dans les années 1960, l'emploi de l'amiante était très répandu. On choisissait volontiers ce matériau peu onéreux, aux propriétés intéressantes, pour l'isolation des bâtiments. L'amiante a ainsi été mis en oeuvre dans de nombreux bâtiments de la planète, dont plusieurs au CERN.

Toutefois, depuis les années 1970, l'usage de l'amiante a été progressivement limité. En France, les premières dispositions concernant la protection des travailleurs sont apparues en 1977. Depuis lors, la réglementation est devenue de plus en plus stricte, sous l'influence de directives européennes. Enfin, en 1999, la Commission européenne a adopté une directive généralisant l'interdiction de l'amiante dans tous les Etats membres pour presque tous les usages du matériau, en fixant son entrée en vigueur au 1er janvier 2005 au plus tard.

Le CERN a suivi de près l'évolution de la réglementation, en veillant à ce que ses propres règles soient actualisées et conformes aux réglementations française, suisse et européenne (voir l'instruction de sécurité IS 43, mise à jour en 2003). C'est ainsi qu'en 1977 l'amiante a été éliminé de l'expérience Gargamelle. Par la suite, l'accélérateur AD, le réseau d'eau du PS et, plus récemment, la machine LEIR et certaines galeries entourant le PS ont également été « désamiantés ».

Malgré ces efforts d'assainissement, il reste des matériaux contenant de l'amiante dans un certain nombre de bâtiments et quelques installations. Le risque reconnu est que les fibres d'amiante puissent être libérées en quantités non négligeables, en raison du vieillissement naturel du matériau ou du fait d'une intervention perturbatrice, par exemple pendant une opération de maintenance.

Le CERN a organisé une étude complète de la présence d'amiante dans ses bâtiments, en recensant le type de matériau, son emplacement et son état. Selon les résultats, diverses mesures doivent être prises : laisser le matériau en place, le soumettre à intervalles réguliers à une nouvelle analyse, faire appel à une entreprise spécialisée pour contrôler la qualité de l'air, ou organiser le désamiantage par une entreprise agréée.

De plus, la Commission de sécurité du CERN et le Département TS collaborent étroitement pour gérer les risques liés aux chantiers courants de maintenance ou de construction, ou aux chantiers spéciaux de désamiantage. De façon systématique, le CERN veille à ce que tous les travaux de construction soient précédés d'une évaluation du risque lié à l'amiante.

Toutes les mesures citées plus haut sont conformes aux réglementations en vigueur dans les Etats hôtes.

Pour plus de précisions, consulter l'Instruction de sécurité pertinente (IS 43) ou se mettre en rapport avec Jonathan Gulley (78526) ou Olivier Prouteau (73583) de la section Chimie, gaz et hygiène industrielle de la Commission de sécurité.