Le PS redémarre

Le 22 juin dernier, la machine tournante du PS a effectué son premier tour de rotor depuis son arrêt forcé un mois auparavant (voir Bulletin n°23-24/2006). Le lendemain, le PS pouvait reprendre du service.

Pour effectuer cette remise en route de l'alimentation électrique, une équipe de Siemens a travaillé d'arrache-pied pendant un mois, 6 jours sur 7, même les jours fériés, en collaboration avec la section MPC (Main Power Converters) du groupe AB/PO. Le rotor défaillant de la génératrice a été démonté et remplacé par le rotor rénové. La multitude de connexions électriques et mécaniques et le poids du rotor, de 80 tonnes, rendaient ce travail extrêmement complexe.

Le groupe AB/PO a profité de l'arrêt pour tester une solution de fonctionnement de secours de l'alimentation du PS. L'accélérateur a été directement relié au réseau électrique 18 kV via un transformateur de 13 MVA qui avait été installé à la fin des années 70, mais jamais utilisé. Le PS a ainsi pu fonctionner mais à énergie et fréquence limitées. L'énergie maximale atteignait en effet 14 GeV, alors que le Décélérateur d'antiprotons (AD), par exemple, nécessite des faisceaux d'une énergie supérieure. Pour alimenter le LHC, le PS devra par ailleurs fournir des faisceaux de 26 GeV. De même, la fréquence de fonctionnement était bien moins élevée, limitée à 2 cycles de 1,2 seconde par super cycle de 16,8 secondes.

Cette exploitation en mode dégradé a permis néanmoins d'envoyer du faisceau au SPS qui n'avait pas vu une particule depuis 18 mois. Le SPS a ainsi pu poursuivre sa mise en service et des faisceaux ont pu être accélérés jusqu'à 400 GeV. «C'est une solution de secours intéressante que nous devons maintenir», explique Frédérick Bordry, Chef du groupe Convertisseurs de puissance du départe