Deux fournisseurs italiens d'ALICE à l'honneur

Durant la semaine «ALICE», organisée à Bologne du 19 au 23 juin, la Collaboration a distingué deux de ses meilleurs fournisseurs.


De gauche à droite: Robert Terpin (MIPOT), Pier Luigi Bellutti (ITC), Andrea Zanotti, président de l'ITC, Luciano Bosisio (Université de Trieste), Gennady Zinovjev (Kiev), Catherine Decosse (CERN), Lodovico Riccati, président du Comité de la collaboration ALICE (INFN de Turin), Paolo Giubellino (INFN de Turin), Mario Zen, directeur de l'ITC, Maurizio Boscardin (ITC), Paolo Tonella (ITC), Jurgen Schukraft, porte-parole d'ALICE (CERN), Giacomo Vito Margagliotti (Université de Trieste), Nevio Grion (INFN de Trieste) et Marco Bregant (INFN de Trieste). Au premier rang, de gauche à droite: Paolo Traverso (ITC), Federico Carminati, chef du projet informatique d'ALICE (CERN) et Jean-Robert Lutz, chef de projet ITS-SSD (IPHC de Strasbourg).

C'est dans la ville pittoresque de Bologne que la collaboration ALICE a récompensé deux de ses fournisseurs italiens: l'Istituto Trentino di Cultura (ITC-irst), de Trente, et MIPOT, de Cormons, qui ont tous deux participé à la construction du détecteur de silicium à pistes (SSD) du Système de trajectographie interne (ITS). Comme l'ITC-irst a également fourni des outils pour le projet informatique de la Collaboration, ALICE a décidé de distinguer d'un même geste les deux divisions concernées: Microtechnologie et Systèmes de raisonnement automatisé.

Le détecteur ITS se trouve au coeur même de l'installation ALICE, au plus près des collisions. Il comporte six couches cylindriques de détecteurs au silicium, qui déterminent la position des particules chargées issues des collisions à une fraction de millimètre près. Le projet SSD est dirigé par Jean-Robert Lutz, de l'IPHC (Strasbourg), et par Gert Jan Nooren, de Nikhef (Utrecht). Sa construction fait intervenir onze instituts européens : Université de Jyvaskyla/Helsinki, SRTIIM Kharkov, ITP de Kiev, SUBATECH de Nantes, NIHKEF d'Amsterdam, Université d'Utrecht, IPHC de Strasbourg, Université de Saint-Pétersbourg, INFN, Université de Trieste et Université technique de Varsovie.

Le SSD se compose de 1698 modules à pistes, soit au total plus de 2,7 millions de canaux de détection analogiques! Chacun de ces modules comprend un capteur de silicium à pistes, associé à son électronique de lecture. Ces modules sont réalisés selon des procédés de fabrication très particuliers, avec des équipements sur mesure et par du personnel hautement qualifié.

La division Microsystème d'ITC-irst a produit 600 capteurs double face, d'une qualité et d'une fiabilité constantes. Comme l'a expliqué Luciano Bosisio, de l'Université de Trieste: «Dès le départ, ITC-irst a fourni des capteurs très fiables, ce qui est très appréciable lorsqu'il faut tenir un calendrier, car cela permet d'éviter de modifier la conception ou le processus de fabrication». Les relations entre l'équipe de Trieste travaillant sur le SSD d'ALICE, responsable des essais et de la validation des capteurs, et l'ITC-irst sont excellentes. Leur collaboration remonte d'ailleurs à 1994.

La société MIPOT S.P.A., de Cormons, a assemblé les capteurs avec tous les autres éléments nécessaires pour produire les modules et livrer 42% de la quantité totale. La conception très complexe du module définitif a exigé de trouver de nombreuses solutions originales et d'utiliser un outillage d'assemblage perfectionné. Giacomo Vito Margagliotti, de l'Université de Trieste, l'a bien souligné: «Les ingénieurs de MIPOT ont appliqué des procédures hautes technologies efficaces et rapides et ont apporté des solutions qui ont été utiles aux autres sites de production, à Helsinki et à Strasbourg». Tout comme dans le cas de ITC-irst, la collaboration entre MIPOT, l'INFN et l'Université de Trieste, qui a débuté il y a 18 ans, a été constante, excellente et constructive.

L'ITC-irst a également été récompensé pour son importante contribution à un autre projet, l'informatique de l'expérience ALICE. La division Système de raisonnement automatisé a fourni à ALICE le logiciel RuleChecker, qui contrôle périodiquement les nouvelles versions du programme d'ALICE et signale toutes les violations des conventions de codage adoptées par l'expérience. Assurer une surveillance continue et améliorer la qualité du code n'est pas une mince affaire dans le contexte des logiciels de physique des hautes énergies, qui fait intervenir des systèmes complexes et des équipes de développeurs disséminées dans le monde entier. Federico Carminati, le chef du projet informatique d'ALICE, souligne que le produit final est unique en son genre et d'une qualité remarquable: aucun outil commercialisé ou logiciel libre ne tiendrait la comparaison.