Des trésors oubliés sauvés par le numérique


Waltraud Hug, en train de numériser l'une des 800 bandes magnétiques des conférences du CERN.

En fouillant dans les archives, le Groupe Services utilisateurs et documents du Département Technologie de l'information (IT-UDS) a déniché de véritables trésors. Trente années durant, les conférences et séminaires organisés dans l'amphithéâtre principal du CERN ont été enregistrés sur des bandes audio analogiques. La Section Audiovisuel et Salles de conférence du Groupe IT-UDS est en train de numériser ces bandes pour les rendre accessibles sur Internet.

Huit cents de ces bandes magnétiques analogiques ont été stockées dans la salle d'archivage située sous l'amphithéâtre principal du CERN. Avec le temps, elles risquent de s'abîmer au point de devenir à jamais inutilisables. Elles couvrent une période allant de 1959 jusqu'au milieu des années 80 et nous permettent d'entendre des discours des différents directeurs généraux du CERN, mais aussi des conférences sur des sujets les plus divers : relativité, méditation transcendantale, Apollo 9, limitation des naissances, Vietnam, Annapurna, etc. Principal organisateur des conférences: l'Association du personnel, qui a ainsi invité, parfois à leur demande, des professeurs et intervenants du monde entier à s'exprimer sur tous ces sujets.

« Quand on écoute ces bandes, on a l'impression de faire partie du public, explique Thomas Baron, chef de la Section Audiovisuel et Salles de conférence. On entend même l'orateur quand il se déplace sur l'estrade pour aller répondre à une question. »

« Sur certaines bandes, on entend le conférencier demander au public de s'abstenir de fumer parce que cela le dérange, raconte Waltraud Hug, principale responsable des opérations de numérisation. À cette époque, on pouvait encore fumer dans l'amphithéâtre! »

C'est en juin 2005 qu'a commencé le transfert de toutes les bandes sur un format numérique, pour les protéger à jamais du vieillissement. Le B77 MK2, un enregistreur analogique vieux de vingt ans, étant toujours en état de marche, il sert à lire les bandes. Les données sont ensuite récupérées sur une carte d'acquisition dans un ordinateur. Grâce à un logiciel spécial, le signal analogique est transféré sur un fichier WAV/PCM, un format non compressé (donc de grande taille), qui est conservé dans les archives du CERN. Mais le fichier est également compressé dans des formats plus compacts, lesquels sont mis à la disposition du public sur le site Web CDS. Selon Thomas Baron, que l'enregistrement soit en format WAV ou en format compressé, la qualité des sons perçus est identique.

Thomas Baron espère pouvoir démarrer cette année la deuxième phase du projet : il s'agira cette fois de numériser des milliers de vidéos réalisées entre la deuxième moitié des années 80 et aujourd'hui, et de les télécharger sur le site Web. «Il ne faut pas que ces archives inestimables, qui constituent la mémoire de l'Organisation, disparaissent, souligne-t-il. Ce projet a pour but de préserver à long terme les archives multimédia sous une forme électronique, en les rendant en outre accessibles au plus grand nombre.

Grâce à ce projet de numérisation, plus de 210 présentations peuvent déjà être écoutées par tout un chacun depuis le site Web du serveur de documents du CERN (CDS) à l'adresse: http://cdsweb.cern.ch/?c=Audio+Archives