Une symphonie de données pour LHCb

Comme dans un orchestre, la principale difficulté pour les nombreux détecteurs de LHCb est de jouer en harmonie. Le 8 février 2008, pour la première fois, l’équipe de la salle de contrôle de LHCb a réussi à extraire une symphonie de données d’un ensemble presque complet de détecteurs de LHCb.

L’équipe de la salle de contrôle de LHCb examinant les données lues par les détecteurs.

Maintenant que tous les détecteurs de LHCb sont installés dans la caverne, le concert peut commencer. La semaine du 4 février, l’équipe de la salle de contrôle de LHCb a procédé à la mise en service des détecteurs et, pour la première fois, à la lecture des données de la plupart des sous-détecteurs (VELO, RICH 1, RICH 2, ECAL, HCAL, MUON, L0Calo et L0DU), le contrôle des données étant assuré à partir d’une seule fenêtre sur l’ordinateur principal.

Vue générale des détecteurs de LHCb.

Soixante cartes électroniques ont été utilisées pour la lecture des fragments d’événements déclenchés, à une fréquence de 100 Hz. Toutes les cartes n’étant pas encore installées ou mises en service, seuls 20 % environ des données que les détecteurs sont en mesure de produire ont été analysées.

Cet exercice a constitué un important galop d’essai, qui a permis de signaler tous les problèmes liés à l’expérience avant la prochaine semaine de mise en service, prévue en mars. Comme le souligne Olivier Callot, coordinateur de la mise en service de LHCb, « De nombreux problèmes ont été relevés et c’est seulement au terme de cette semaine que l’on a pu compléter la liste des tâches à effectuer. » L’élimination des défauts de conception du système est une étape essentielle pour l’équipe de la salle de contrôle en vue de l’intégration des sous-détecteurs avec le système de contrôle.

Par ailleurs, il semble que des traces de rayons cosmiques ont été enregistrées au niveau du système calorimétrique et du trajectographe externe. Compte tenu de la configuration de l’expérience, dont les détecteurs fonctionnent sur un plan horizontal, il est difficile d’enregistrer les traces des rayons cosmiques qui, en principe, arrivent de manière verticale. Certains rayons cosmiques se déplacent toutefois presque horizontalement, mais ils sont rares. Comme l’explique Olivier Callot, « La fréquence de ces rayons cosmiques est de l’ordre d’une fraction de Hz ; l’objectif principal de la prochaine semaine de mise en service sera de collecter des événements cosmiques dans l’ensemble des détecteurs, ce qui assurera un alignement temporel initial de tous les éléments et permettra aux équipes chargées de la reconstitution et de l’alignement d’utiliser certaines traces. »

L’équipe s’attend la prochaine fois à un véritable opéra avec des détecteurs jouant en parfaite harmonie !