Paris-Pékin à vélo : ils l’ont fait !

Le défi était de taille: parcourir 12623 km à la force des mollets, en quatre mois et demi, avec pour date butoir le jour d’inauguration des Jeux Olympiques.

«Je ne peux rien pour qui ne se pose pas de questions » (Confucius, -551, -479 av. J.-C.)

Les cernois Raymond Cambarrat et Peter Dreesen sont arrivés à Pékin le 3 août, mettant un terme à une fabuleuse aventure humaine et sportive commencée à Paris (voir Bulletin nº 20 et 21, 8 mai 2008).

Les cyclistes, partis avec 102 autres passionnés, ont roulé cent vingt jours pour dix jours de repos. L’étape la plus longue, une goutte d’eau de 192 km, a été parcourue en Russie, un des douze pays traversés. Des steppes arides et sèches du Kirghizistan, au col Kampa, enneigé et venteux, en passant par les brumes épaisses des montagnes Huashan, le groupe de cyclistes a emprunté toutes sortes de routes, y compris celles dépourvues d’asphalte. Les coureurs totalisent ainsi 54 141 m de dénivelé. La traversée de certaines villes a également relevé du challenge, en raison d’un traffic chaotique et des poussières de charbon soulevées par les véhicules.

Dans ce voyage au bout du monde, les expériences se sont multiplées, positives comme négatives… Des repas frugaux et fades, d’autres fournis et exotiques. Des hébergements désastreux à l’hygiène douteuse et des hôtels confortables. Des frayeurs, bien sûr, mais plus de peur que de mal. Et des miracles, comme ce téléphérique qui, réparé au dernier moment, épargna au groupe une marche de 6 heures sur un mauvais chemin…. Des moments de solitude aussi, de doute, mais surtout des réponses innombrables, de belles rencontres et des échanges avec les écoles locales. L’accueil fut souvent à la hauteur de la souffrance endurée: haies d’honneur, ambiance sonore et folklorique, nuées d’enfants, escortes de cyclistes et même…. autographes, autant d’éléments venus réchauffer des êtres mis à rude épreuve.

De l’expérience de Raymond Cambarrat «On ne sort jamais d’un tel périple sans quelques traces au cœur et au corps. Outre les riches rencontres dans tous les pays traversés, c’est la chanson de l’Auvergnat de Brassens qui me restera dans la tête». En arrivant sur la Grande Muraille, Peter Dreesen a parlé quant à lui d’une «explosion de joie» clôturant une «aventure inoubliable» rythmée de moments «époustoufflants» et de «paysages grandioses».

Revenus la semaine dernière, les deux employés du CERN ont retrouvés leur chez soi, leurs amis et le club de vélo cernois. Henrik Nissen, le président du club, évoque la place que la petite reine a conquise dans la vie de ces sportifs invétérés: «Vous savez, ils n’en étaient pas à leur coup d’essai. Outre des entraînements hebdomadaires, chacun d’eux a parcouru de très grandes distances, traversant ainsi les frontières». Au moment où la physique des particules s’apprête à franchir ses propres limites, nous souhaitons un agréable retour à nos deux cernois et les saluons d’un chaleureux «Bienvenue».


Pour des informations complémentaires:

http://papiersdechine.ch/site/article.php?id=1958