Deux théoriciens du CERN primés

Sergio Ferrara reçoit la médaille Amaldi et obtient, comme Ignatios Antoniadis, une bourse pour chercheurs confirmés du Conseil européen de la recherche.

Sergio Ferrara montrant sa médaille Amaldi.

Lors de son congrès du 22 septembre, la Société italienne de relativité générale et de physique gravitationnelle (SIGRAV) a décerné la médaille Amaldi à Sergio Ferrara.

Cette distinction européenne récompense Ferrara pour les recherches qu’il a menées sur la supergravité, une théorie qui associe les principes de la supersymétrie et ceux de la relativité générale. Ferrara a fondé cette théorie en 1976 avec ses collègues Peter van Nieuwenhuizen et Daniel Freedman ; la médaille Amaldi honore en particulier ses travaux sur les trous noirs dans le cadre de la supergravité.

Ignatios Antoniadis

Depuis qu’elle a été élaborée, la supergravité, ou SUGRA, joue un rôle important en physique théorique. En effet, si la supersymétrie est confirmée par le LHC, la supergravité sera primordiale pour déve-lopper des théories cohérentes et unifiées s’appliquant à la physique des particules et à la gravité.

La médaille Amaldi n’est pas la seule récompense que Ferrara a reçue. À peine deux mois auparavant, il a obtenu, tout comme Ignatios Antoniadis, l’un de ses collègues théoriciens au CERN, une bourse de plusieurs millions d’euros attribuée par le Conseil européen de la recherche (CER).

À la fin du mois de juillet, le CER a communiqué les noms des 105 bénéficiaires de ses bourses pour chercheurs confirmés. Sur ces 105 lauréats, seuls quatre, dont Ferrara et Antoniadis, sont des physiciens théoriciens.

Le CER a octroyé cette bourse à Ferrara dans le cadre de ses activités pour l’Institut national italien de physique nucléaire (INFN). Grâce à ce soutien, il sera en mesure de mettre en place un groupe de recherche à l’INFN afin de poursuivre ses recherches sur les théories de supersymétrie et leurs applications.

Antoniadis, de son côté, utilisera sa bourse pour créer un groupe de recherche au CERN et étudier la hiérarchie des masses à l’aide de données expérimentales du LHC.

Il espère éprouver diverses approches théoriques de la hiérarchie, qui cherche à expliquer pourquoi la force faible est 1032 fois plus puissante que la gravité. La phénoménologie « en temps réel » sera un élément important des recherches d’Antoniadis : les données du LHC lui permettront non seulement de vérifier les prédictions théoriques actuelles, mais aussi de corriger des modèles existants et d’élaborer des théories nouvelles.