Les grands travaux du CERN


Des travaux de réparation sont actuellement effectués sur les fenêtres et la façade du bâtiment 73.


Le peuplier qui est tombé sur le bâtiment 101 en janvier dernier.

Les vieux bureaux et les bâtiments à l’air délabré du CERN peuvent, au premier abord, donner une mauvaise impression au visiteur. Ce n’est qu’en découvrant les accélérateurs et les expériences que ce dernier mesure toute la dimension technologique vraiment impressionnante du Laboratoire.

Depuis 2001, les budgets étaient prioritairement consacrés au projet LHC; les travaux de maintenance et de rénovation se contentaient des crédits restants. Cette année, en revanche, un nouveau plan de consolidation à long terme a été approuvé avec un budget multiplié par dix par rapport aux années précédentes, disponible dès 2009.

«Certaines parties de l’infrastructure du CERN ont plus de 50 ans,» explique Paul Pepinster, responsable de la section Travaux et maintenance du domaine, et chargé du projet de consolidation au sein du groupe SEM du département GS. «Lorsque les infrastructures vieillissent, elle doivent être remplacées ou entièrement rénovées. La durée de vie escomptée des toitures, par exemple, se situe entre 20 et 25 ans seulement. Des travaux de réparation considérables ont déjà été effectués sur les bâtiments de l’ère du SPS, dont la construction remonte aux années 70, mais il reste encore certains bâtiments des années 60 à rénover. Les toitures des bâtiments de l’ère du LEP arrivent elles aussi bientôt en fin de vie.»

Les bâtiments abritant les accélérateurs et les expériences seront d’abord rénovés afin, par exemple, de refaire l’étanchéité des toits. Mais on trouve des infrastructures obsolètes et des installations vétustes sur l’ensemble du CERN. Les équipements électriques, les canalisations, les installations de chauffage, ainsi que les sanitaires seront également rénovés avec des techniques modernes permettant d’économiser l’énergie.

«Nous avons opté clairement pour une approche plus respectueuse de l’environnement, précise Paul Pepinster. Il faut changer les mentalités; on avait tendance à considérer le gaspillage d’électricité comme négligeable par rapport aux quantités énormes d’énergie dépensées par les accélérateurs et les expériences. Aujourd’hui, il est important d’économiser l’énergie partout où cela est possible.» Par exemple, le groupe SEM souhaite rendre le CERN un peu plus écologique en remplaçant progressivement l’éclairage vieillissant des rues et des bâtiments par un système à basse consommation d’énergie et beaucoup plus efficace. Des projets sont également à l’étude pour réduire la consommation d’eau du Laboratoire.

Cette année, les travaux de rénovation porteront évidemment en priorité sur les éléments les plus urgents, notamment les installations dangereuses ou présentant un risque pour la sécurité. On procédera par exemple au remplacement de certaines fenêtres et à la réfection des façades qui commencent à s’effriter.

Autre problème préoccupant pour le groupe SEM: l’état des nombreux arbres situés sur les sites du CERN. En effet, la plupart des peupliers, plantés dans les années 60 et 70, arrivent en fin de vie et menacent sérieusement de tomber. Un peuplier est d’ailleurs tombé en janvier sur le bâtiment 101, heureusement sans faire de blessés ni de dégâts importants. L’Office national des forêts français (ONF) a inspecté l’ensemble des peupliers du domaine et établi que, sur les 300 arbres recensés, au moins 90% devraient être abattus. Mais, rassurez-vous, de nouveaux arbres de diverses variétés seront replantés pour les remplacer.

Le Bulletin suivra les activités de rénovation menées aux quatre coins du domaine et en rendra compte brièvement dans les prochains numéros.