Le CERN est une grande auberge espagnole

Le réalisateur Cédric Klapisch a visité le CERN pour des repérages pour un prochain film.


Cédric Klapisch et Alexis Galmot visitent le tunnel du LHC, guidés par Laurette Ponce, du département Faisceaux.

Le CERN est–il un bon sujet de fiction? À observer la bourrasque médiatique autour du film Anges et Démons, certainement. Mais on est un peu plus étonné de voir déambuler dans les tunnels des accélérateurs et des expériences un réalisateur comme Cédric Klapisch, auteur de films moins spectaculaires, mais indéniablement plus humains. Cédric Klapisch a notamment réalisé «Le péril jeune», «Un air de famille» et «L’auberge espagnole», son plus gros succès, qui raconte l’histoire d’un étudiant français partant une année en Espagne dans le cadre du programme d’échange européen Erasmus.

Le réalisateur français est donc venu visiter le CERN le 23 avril, avec son collègue Alexis Galmot, pour effectuer des repérages pour un prochain film. Un film non pas de science-fiction, mais de …fiction-science. «Ce sera une comédie d’aventure dans le milieu de la science, explique Cédric Klapisch. Il s’agit d’une adaptation très libre d’un roman de Boris Vian, «Et on tuera tous les affreux». Le film traitera de la dualité entre la bonne et la mauvaise utilisation de la science.»

Pour Cédric Klapisch, qui aime traiter des rapports humains, peu importe le lieu. «Je pense fondamentalement que la fiction est aussi intéressante à Cap Canaveral qu’à la boulangerie du coin», souligne-t-il. Néanmoins, il apprécie le CERN. Et il n’y a qu’à observer le plaisir avec lequel lui et son collègue visitent les installations pour s’en apercevoir. Les deux compères s’amusent, s’enthousiasmant aux explications de leurs guides scientifiques.

Il faut dire que Cédric Klapisch est tombé dans la potion CERN quand il était petit. Son père, Robert Klapisch, était physicien au CERN et a occupé le poste de Directeur de la recherche. Le premier film qu’il ait jamais réalisé était en l’occurrence un petit sujet de quatre minutes sur la diversité du Laboratoire, diffusé à l’occasion de l’inauguration de l’accélérateur LEP en 1989. «C’est d’ailleurs ce film qui m’a inspiré l’auberge espagnole, note Cédric Klapisch. J’étais sur la terrasse du restaurant et je me rendais compte que l’on changeait de langue en changeant de table.» Avec ce brassage de jeunes de toutes les nationalités, «Le CERN est comme une gigantesque auberge espagnole, poursuit-il. Le programme Erasmus a permis à des jeunes de l’Europe entière de vivre ce que les physiciens du CERN vivaient depuis des années.»

Une auberge espagnole pleine d’ingéniosité et de créativité et de ressources... «Je suis persuadé que le LHC va découvrir des choses que l’on n’a même pas imaginées, conclut Cédric Klapisch. Le CERN est un lieu où l’on réalise des développements importants pour la société, sans forcément en mesurer l’impact immédiatement.»