Un grand jour pour la science européenne



C’est un grand jour pour l’avenir de la science européenne: aujourd’hui, les relations du CERN et de l’Union européenne sont arrivées à leur pleine maturité. Depuis le début des années 50, le CERN et le projet européen se sont développés parallèlement. L’Organisation est née du mouvement européen: sa fondation, en 1954, était le fruit direct des premières discussions qui ont eu lieu dans le cadre de la Conférence européenne de la culture, organisée par Denis de Rougemont à Lausanne en 1949. Plus récemment, la Commission européenne a obtenu le statut d’observateur au Conseil du CERN, le CERN et l’UE ont renforcé leurs liens tandis que progressait l’Europe dans son élaboration de l’Espace européen de la recherche et, depuis quelque temps, le CERN reçoit des fonds européens pour des projets aussi variés que le calcul sur grille et la R&D sur les futurs accélérateurs, sans oublier le programme Marie Curie, qui permet de donner une impulsion favorable à la carrière de nombreux boursiers.

Aujourd’hui, cette collaboration se concrétise encore plus clairement, par la signature d’un mémorandum d’accord entre le CERN et la Commission européenne. Par ce document, la Commission reconnaît le Conseil du CERN comme le seul organe habilité à définir la stratégie européenne en matière de physique des particules. C’est un grand pas pour la science européenne. L’expérience que le CERN a acquise dans le domaine de la coordination de la recherche à l’échelle européenne pourra ainsi être mise à profit pour la construction de l’Espace européen de la recherche. Le mémorandum d’accord prévoit également une collaboration plus étroite entre le CERN et Bruxelles dans divers domaines d’activités. Par exemple, un projet relevant du prochain appel à propositions au titre du 7e programme-cadre portera sur un domaine dont l’importance a été établie dans la stratégie européenne pour la physique des particules, approuvée à l’unanimité par le Conseil à Lisbonne en 2006.

Torsten Åkesson, le président du Conseil, et moi-même avons participé à une réunion très féconde avec des membres de la Commission européenne à Bruxelles en mars dernier. Nous y avons défini des domaines de collaboration future, tels que la R&D sur les accélérateurs et les détecteurs, le transfert de connaissances et de technologie, les technologies de l’information et l’éducation. Pour chacun de ces domaines, nous avons désigné des personnes de contact à Bruxelles et au CERN, qui auront pour tâche d’encourager cette collaboration, dans l’intérêt de la science européenne et, au bout du compte, dans notre intérêt à tous. Grâce à ces contacts et à la bonne volonté qui nous anime, de part et d’autre, nous allons au devant de grandes réalisations.

Rolf Heuer

«Européen» n’est pas un vain mot

Tout récemment, par la signature d’un nouveau mémorandum d’accord, le CERN et la Commission européenne ont encore resserré leurs liens. Des liens qui ne datent pas d’hier, car le CERN participe depuis longtemps à des programmes cofinancés par la Commission européenne, et ce dans de nombreux domaines, notamment pour des projets de R&D sur les accélérateurs et les détecteurs, ainsi que des programmes éducatifs ou de sensibilisation du public.

Depuis plusieurs années, le CERN – par l’intermédiaire de membres du Directoire, du Conseil et de différents départements – entretient des relations étroites avec diverses institutions de l’Union européenne, en particulier la Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne. La participation du CERN aux programmes-cadres de la Commission européenne est un aspect très important de ces relations. «Actuellement, une trentaine de projets cofinancés par l’UE sont menés au CERN, explique Svetlomir Stavrev, chef du Bureau des relations avec les institutions européennes. Notre Laboratoire reçoit ainsi plus de 30 millions d’euros de la Commission européenne. Environ 200 personnes participent aux projets: des titulaires, des boursiers et des attachés de projet.» Outre le Bureau des relations avec les institutions européennes, qui sert de coordinateur dans le cadre de la procédure d’approbation et de soumission des projets européens, d’autres services du CERN interviennent dans le processus: le Service juridique contribue à l’élaboration et à l’examen de tous les documents juridiques, le groupe Transfert de connaissances et de technologies examine les aspects liés à la propriété intellectuelle, le groupe Planification et contrôle des ressources est chargé du suivi financier des projets, et le groupe Audit interne prépare les certificats d’audit. De son côté, le groupe Recrutement, programmes et suivi du département des Ressources humaines assure la gestion administrative de tous les projets Marie Curie.

Le pourcentage des contributions de la Communauté européenne aux projets varie beaucoup. «Pour les projets informatiques et les bourses Marie Curie, le financement couvre presque la totalité des coûts, et parfois même 100% de ceux-ci, explique Svetlomir Stavrev. Il arrive aussi que le pourcentage ne dépasse pas 30%. C’est le cas notamment pour certains grands projets de R&D sur les accélérateurs, comme EuCARD. Les ressources manquantes sont alors fournies par les laboratoires et les instituts partenaires.»

Le mémorandum d’accord signé par Rolf Heuer et le Commissaire européen de la recherche renforcera la collaboration entre le CERN et l’UE dans un certain nombre de domaines. «Par exemple pour les infrastructures de recherche et les infrastructures électroniques, la formation et la mobilité des chercheurs, la coopération internationale, le libre accès, l’enseignement scientifique, le transfert de technologie et l’innovation», annonce Svetlomir Stavrev. Pour chacun de ces domaines, les deux parties ont désigné des personnes de contact, qui suivront les progrès réalisés. C’est un grand pas en avant!»

Le saviez-vous?


Ce n’est qu’en 2003, l’année du lancement du 6e programme-cadre, que les organisations intergouvernementales européennes de recherche se sont vu accorder le droit de participer aux programmes-cadres de l’UE et d’en obtenir des fonds. En conséquence, le 6e programme-cadre a été le premier à permettre une collaboration active entre le CERN et l’UE – et cette collaboration se poursuit avec le 7e programme-cadre.
En 2002, le CERN est devenu membre de l’EIROForum – un partenariat entre les sept plus grandes organisations de recherche intergouvernementales d’Europe (CERN, EFDA, EMBL, ESA, ESO, ESRF et ILL). L’un des objectifs de l’EIROForum est de faciliter les relations de ses membres avec l’Union européenne.

Message du Bureau
Le Bureau des relations avec les institutions européennes (DG-EU) a été créé entre 2000 et 2001 par David Williams afin de coordonner les relations avec les institutions de l’Union européenne. Aujourd’hui, sa mission principale est d’apporter une aide et des conseils aux équipes du CERN à tous les stades des projets européens, que ce soit pour trouver le bon système de financement, revoir les propositions de projet, favoriser les négociations autour des projets ou apporter un soutien pour leur mise en œuvre. Le site web («EU Projects», auquel on accède à partir de la page d’accueil du site «utilisateurs» du CERN) sert de portail pour tous les projets UE du CERN. Le site fournit également des informations sur les prochaines possibilités de financement et sur les procédures du CERN régissant la soumission des projets. Si vous avez une idée que vous souhaiteriez transformer en une proposition de projet, voici le lien qui vous intéresse: mailto:cerneu@cern.ch