La première femme pompier du CERN

Jusqu’à il y a peu, le vestiaire femme du service Feu, créé en 2005, était inoccupé. Il trouve aujourd’hui sa raison d’être avec l’arrivée de Séverine Peverelly, la première femme pompier du CERN.

Séverine Peverelly a pris ses fonctions début avril.

Originaire de Gap (France), Séverine a pris ses fonctions de pompier au sein de la brigade du CERN début avril. « Nous cherchions un nouvel élément pour compléter la brigade, explique David Peyron, chef du service du Feu. Garçon ou fille, peu importe : c’est d’un pompier avec des compétences dont nous avions besoin, et il se trouve que Séverine a ces compétences. »

Après dix ans d’expérience dans des casernes françaises, la jeune femme avait envie de nouveaux défis : « Ce qui m’a attirée au CERN, c’est la dimension internationale, car cela crée des difficultés supplémentaires », explique-t-elle. Et pas des moindres ! D’une part, chaque pays a sa propre manière de travailler, son propre matériel et ses propres manœuvres. « Par exemple, en France, on déroule les tuyaux du feu vers le fourgon, alors qu’en Italie, on fait l’inverse. Il faut donc mettre en place des procédures communes pour être efficace en cas d’intervention. » D’autre part, il y a la barrière de la langue. Parmi les 50 pompiers de la brigade, 10 nationalités se côtoient. Rien d’étonnant au CERN, mais l’exercice du métier complique les choses : « Tout d’abord, il faut maîtriser les termes techniques, révèle Séverine. Et puis, il y a les contraintes physiologiques : on peut être dans le noir, dans la fumée, porter des appareils respiratoires. Même si l’on ne s’entend pas bien, qu’on ne se voit pas bien, il faut pouvoir communiquer. Pour cela, il faut bien se connaître les uns les autres, d’où la nécessité des exercices et d’une vie collective ».

Séverine a passé le premier mois en intégration dans les quatre différentes équipes de la brigade (voir encadré), avant de rejoindre son équipe définitive début mai. Quand on lui demande si le fait d’être une femme, la première de la brigade, est un obstacle à son intégration, elle répond simplement : « Ici, je ne suis pas une femme, je suis un pompier ! Je fais le sport de la même manière que mes collègues, les manœuvres de la même manière qu’eux. Il n’y a aucune différence, mis à part mes vestiaires, qui sont séparés. Je n’ai eu aucun souci pour m’intégrer ». D’ailleurs, ses collègues sont ravis de sa présence au sein de la brigade, comme en témoigne Pierre-Louis Dolmazon, son superviseur : « La diversité est une composante importante de notre service. L'arrivée de personnel féminin était une suite logique. Pour faire un parallèle, l'arrivée de Séverine a été comme la découverte d'une particule. Il y a eu beaucoup d'effervescence et beaucoup de questions avant son arrivée. Ensuite, un temps d'observation a été nécessaire. Maintenant, cette découverte nous permet de progresser ». Marc Chataigneau, agent administratif du service (Group Administrator Officer), conclut en s’exclamant : « J’espère qu’il y aura d’autres Séverine ! ».

 

Les équipes de la brigade

La brigade des pompiers du CERN est divisée en 4 équipes : l’équipe mauve, dans laquelle se trouve Séverine, et les équipes bleue, rouge et verte. Chacune est composée d’un chef, d’un adjoint, de 3 pompiers principaux, et de 5 autres pompiers. Ils sont répartis de façon à diversifier les nationalités, mais surtout les spécialités. Ainsi, dans chaque équipe se trouvent un ambulancier, un spécialiste des appareils respiratoires, un spécialiste GRIMP (Groupe de recherche et d'intervention en milieu périlleux), un spécialiste de la radioprotection, un moniteur de secourisme, etc.

par Alizée Dauvergne