Colloque exceptionnel

16 septembre 2010
10h.00 - Bâtiment 222/R-001

Le savoir numérique ou la mutation de la publication scientifique

par R.d Holliman et E. Scanlon / Open University, UK

Grâce aux médias numériques, les scientifiques (et autres universitaires) disposent d’un plus grand nombre de canaux pour diffuser et partager l’information. Les technologies numériques permettent d’accroître la visibilité des étapes du processus de recherche pour le public, lequel a parfois l'occasion d’intervenir dans ce processus et d’y participer. Toutefois, ces technologies imposent aux chercheurs et scientifiques de nouvelles exigences en termes de capacités et de compétences, désignées par la notion de « savoir numérique ». Dans notre exposé, nous examinons cette nouvelle réalité à travers une étude de cas : le scandale lié à la divulgation de courriels provenant du Centre de recherche sur le climat (Climate Research Unit) de l’Université d’East Anglia, en Angleterre (scandale également appelé « climategate »). Les conclusions de trois études réalisées sur le « climategate » seront analysées du point de vue de leurs incidences sur la communication scientifique. Cet événement aura peut-être des répercussions indirectes sur la manière dont est produit et validé le savoir scientifique, et sur le choix des informations et données qu’il y a lieu d’archiver en vue de leur diffusion dans la sphère publique lors de la publication d’un article revu par un comité de lecture. Dans ce contexte, nous préconisons l’élaboration de normes relatives à la publication scientifique au sens large du terme, comprenant toutes les formes de communication scientifique disponibles dans la sphère publique.

Biographies des orateurs


M. Richard Holliman est maître de conférences en communication scientifique à l’Open University (Royaume-Uni). À travers ses recherches et enseignements, il étudie les modes de communication des (techno)sciences par le biais de divers types de médias, ainsi que la manière dont les idées concernant la participation (en amont) du public au processus de recherche scientifique et technologique sont susceptibles d'entraîner une évolution et une intensification des pratiques sociales. Il a récemment dirigé la mise au point d'un nouveau cours de troisième cycle en communication scientifique dans le cadre du Master ès sciences intitulé Sciences in Society de l’Open University. Certains de ces matériels de cours sont disponibles sur iTunes U.

En 2009, il a codirigé la publication de deux collections d’ouvrages traitant de problèmes contemporains relatifs à la communication scientifique et à la participation du public (Holliman, Whitelegg, et al., 2009 et Holliman, Thomas, et al., 2009). Il a travaillé sur deux projets de recherche récents, à savoir : Invisible Witnesses (open.ac.uk/invisible-witnesses), qui analyse les images que se font les garçons et les filles des scientifiques, technologues, ingénieurs et mathématiciens, en particulier dans les programmes de télévision au Royaume-Uni ; et Isotope, un projet de recherche interdisciplinaire dans lequel les participants ont créé (et aujourd’hui aident à mettre à jour) en collaboration un site web communautaire destiné aux personnes intéressées par la communication scientifique. (isotope.open.ac.uk).


Le Professeur Eileen Scanlon est professeure de technologie éducative et directrice associée (recherche et savoir) à l’Institute of Educational Technology de l’Open University (Royaume-Uni). Elle est également professeure invitée à la Moray House School of Education de l’Université d’Edinbourg. Elle a une grande expérience de la recherche sur des projets de technologie éducative, dont certains sont présentés brièvement dans l’article McAndrew, et al. (2010). Elle participe actuellement à des projets de recherche qui ont pour objet : d’examiner les aspects du savoir numérique en vue de mettre en place des ressources éducatives en accès libre (open educational resources) ; d’étudier des méthodes d’apprentissage des sciences, dans des environnements formels et informels, en s'attachant à élaborer une pédagogie d’apprentissage par investigation (inquiry learning pedagogy) ; et d'élaborer des méthodes innovantes d’évaluation (p.ex. des méthodes faisant appel à des jeux).


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