Inondations au Pakistan : UNOSAT cartographie au CERN les zones sinistrées.

Alors que le niveau des eaux baisse, les inondations au Pakistan ne font plus la une des médias du monde entier. Mais au siège d'UNOSAT, le Programme des applications satellitaires opérationnelles de l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR), hébergé au CERN, cartographier les zones sinistrées par les inondations reste une priorité, la « phase d'urgence » commençant tout juste à se stabiliser.

 

Analyses des innondations au Pakistan enregistrées du 28 Juillet au 16 Septembre 2010. Credits: © UNOSAT

UNOSAT utilise des données impartiales et objectives pour évaluer les spécificités d’une catastrophe : Quelle surface l'inondation a-t-elle recouverte ? Combien de ponts et de routes ont été détruits ? Combien y a-t-il de zones inaccessibles ? Certes, les statistiques peuvent répondre à ces questions, mais les dégâts des inondations au Pakistan évalués par UNOSAT se réduisent à un seul mot : catastrophiques.

Les images utilisées par UNOSAT proviennent de sources diverses – tant commerciales que scientifiques. Une fois qu'un satellite a acquis une image, le propriétaire des données correspondantes envoie celles-ci vers un poste de téléchargement. Ces données sont ensuite transférées vers les systèmes de stockage des données d’UNOSAT au CERN. « Être implanté au CERN nous permet de télécharger et de stocker rapidement des images, explique Einar Bjorgo, chef des activités de cartographie humanitaire d’UNOSAT. Nous pouvons ainsi faire bien mieux notre travail qu’ailleurs. »

Avant leur analyse, les données doivent être correctement formatées par le système d’UNOSAT. Les images arrivent dans un format « brut », car chaque satellite utilise des résolutions et des tailles différentes qui doivent être reconfigurées. En outre, les images radar, qui permettent de voir à travers les nuages, sont bien plus difficiles à interpréter. Tout cela fait que le processus peut être particulièrement long s’il n’est pas effectué de manière efficace. Plus vite on acquiert les images d’une catastrophe, plus vite on peut transmettre les données des analyses aux équipes humanitaires qui en ont besoin.

Dans le cas des inondations au Pakistan, UNOSAT s’est tout de suite montré efficace. À la différence du tremblement de terre en Haïti, la catastrophe survenue au Pakistan a demandé une mise à jour régulière des informations, du fait des changements de direction des eaux. « Pour les situations évolutives, comme les inondations ou les conflits, il est important d’étudier leur progression dans le temps, explique Einar Bjorgo. Dans le cas d’un tremblement de terre, il s’agit plutôt d’analyser les résultats d’une catastrophe ponctuelle. »

Bien que les rapports sur les inondations au Pakistan aient été publiés il y a déjà trois mois, l’équipe d’UNOSAT suit toujours le déplacement des eaux. « Le désastre du Pakistan diffère des autres catastrophes naturelles de par son ampleur et sa durée. L’épisode des inondations à proprement parler commence seulement à régresser », ajoute Einar Bjorgo.

Longtemps après le départ des reporters, UNOSAT suit toujours la catastrophe. « Nous restons actifs, comme nous l’étions à Haïti, et comme nous l’avons été longtemps après le tsunami, en nous occupant de la reconstruction du pays et en travaillant avec les ONG, conclut Einar Bjorgo. Nous suivrons encore très longtemps la situation au Pakistan. La phase d’urgence régresse, mais une nouvelle phase débute pour le Pakistan ; et pour nous aussi. »

 

 


 

 

par Katarina Anthony