Échappée en Amérique du Sud

En décembre dernier, Peter Dreesen, du Département Technologie (TE) du CERN, est rentré d’un long voyage en Amérique du Sud. En quatre mois, de zéro à 55 degrés de latitude sud, c'est toute la Cordillère des Andes qu’il a sillonnée… à vélo.

 


Peter Dreesen sur le lac Salar de Uyuni, en Bolivie.
11 000 km. Une sacrée trotte ! Surtout s’il s’agit de les parcourir à vélo. De Quito (Équateur) à Ushuaïa (Argentine), c’est pourtant bien ce que Peter Dreesen a fait. Ingénieur au département TE, il n’en est pas à son coup d’essai : en 2008 déjà, il avait relié Paris à Pékin (13 500 km !) à vélo en un peu plus de quatre mois. Et en août dernier, c’est donc pour l’Amérique du Sud que lui et son deux-roues se sont envolés.

En selle. Parti de Quito le 6 août 2010 après une semaine d’acclimatation à quelques 3 000 m d’altitude, Peter a atteint Ushuaïa - El fin del mundo comme l’appellent les Sud-Américains - le 12 décembre 2010 : « Arrivée dans cette ville, la route s’arrête. C’est très marrant. Chez nous, quand on arrive quelque part, il y a toujours un chemin qui mène ailleurs. »


Promenade péruvienne.
Bien qu’organisé par un tour-opérateur spécialisé (Bike-Dreams) pour un groupe de quarante cyclistes, le voyage a nécessité plusieurs mois de préparation individuelle, pour l’entraînement physique bien-sûr, mais pas seulement : « J’ai fait faire un vélo spécialement », confie-t-il, « j’en voulais un avec une courroie plutôt qu’une chaîne, car j’ai eu quelques problèmes en Chine en 2008. »

En parcourant la Cordillère des Andes du nord au sud, les participants ont traversé pas moins de cinq pays (Équateur, Pérou, Bolivie, Argentine, Chili) avec, au total, près de 150 km d’ascension. Cycliste solitaire, Peter se souvient particulièrement de la traversée du Salar de Uyuni, en Bolivie : « Ce lac est tellement salé qu’on peut rouler sur la croûte de sel qui le recouvre, c’est extraordinaire ! Situé à 3 650 mètres d’altitude, sa superficie équivaut à environ un tiers de celle de la Suisse, mais il n’y a pas une seule route. »

Hors-piste. Même si l’itinéraire était planifié à l’avance, Peter a aussi pris quelques libertés, pour visiter une église, un village, ou découvrir un site archéologique intéressant. « Parfois, on se retrouvait au beau milieu d’une fête. Il y avait de la musique, les gens dansaient. Les personnes de passage s’arrêtaient - un chauffeur de bus, ses passagers, un camionneur, un policier… - pour participer aux festivités. Et d’un coup, la musique s’arrêtait, et chacun reprenait son chemin. »

A peine rentré, Peter réfléchit déjà à ses futures expéditions. Prochaines destinations ? L’Amérique du Nord, puis l’Afrique. Encore quelques beaux milliers de kilomètres en perspective…

Retrouvez les photos de son voyage ici.
 

par Anaïs Schaeffer