Le coin de l’Ombuds : Contrôler son propre stress

Dans cette série, le Bulletin a pour but de mieux expliquer le rôle de l'Ombuds au CERN en présentant des exemples concrets de situations de malentendus qui auraient pu être résolus par l'Ombuds s'il avait été contacté plus tôt. Notez que les noms, dans toutes les situations que nous présentons, sont imaginaires et utilisés dans le but de simplifier la compréhension.

 

Bob* a travaillé au CERN pendant des années. Au cours de sa carrière, il a développé de nombreuses compétences et est devenu un technicien expert ; le genre de personne qui peut faire face à toutes les urgences. Il est toujours prêt à aider et tout le monde l’apprécie beaucoup. Lorsqu’on lui demande une aide immédiate, sa réponse est, la plupart du temps : « Je m’en occupe. » Évidemment, les gens ayant un problème adorent ce genre de réponses ! Suite à une réorganisation dans son domaine au CERN, Bob s’est retrouvé avec de nouveaux collègues qui connaissaient moins bien que lui l’environnement de travail. Sans qu’il le remarque au début, Bob commença à répondre à des sollicitations de plus en plus nombreuses.

Que s’est-il passé ? Son téléphone portable l’interrompait constamment au milieu de ses activités de terrain, sa liste de travaux à régler dans la journée ne pouvait que difficilement être honorée - et ceci seulement au prix d’une réduction de sa pause de midi et de l’allongement de sa journée. De plus, faire face aux tâches administratives correspondantes devint un défi trop lourd. Entièrement dévoué à son travail, Bob ne réalisa pas qu’il était surmené jusqu’au moment où son énergie physique et morale s’effondra, et ce en un court laps de temps. Épuisé, il n’eut d’autres recours que de voir le Service Médical ainsi que la psychologue de ce Service. Finalement – mais pas trop tard – Bob vint chez l’Ombuds de façon à explorer des pistes de discussion possibles avec son superviseur pour obtenir un meilleur accord sur sa charge de travail.

Plusieurs questions étaient en jeu : les tâches inévitables à remplir pour l’Organisation, le partage du travail entre les membres trop peu nombreux de son groupe, sa propre organisation de travail, et son inconscience vis à vis de son propre stress, lequel finit par le terrasser. Aucune de ces questions ne pouvait être ignorée ; toutes devaient être considérées sérieusement.

Tous ces aspects furent donc discutés : un meilleur planning, les priorités, une proposition d’aide extérieure, une prévision à long terme des charges à venir, et un partage plus efficace du temps de travail permettant une meilleure gestion des imprévus. Lors de son entrevue avec la psychologue, il aborda également quelques possibilités de détection et d’amélioration de sa conscience et de son contrôle du stress telles que des formations, des activités extérieures permettant d’atteindre un meilleur équilibre entre travail et loisirs, ainsi que quelques méthodes pour l’aider à obtenir une meilleure perception de lui-même, lui offrant ainsi la possibilité de détecter les signes avant-coureurs de fatigue nerveuse. Bob décida de parler à son superviseur, et fut d’accord de revenir vers l’Ombuds au cas où la situation ne s’améliorerait pas.

Conclusion :
Un certain niveau de stress positif ne peut être évité durant des périodes de travail variées. Un tel stress est, à vrai dire, favorable à une meilleure efficacité, spécialement dans un centre de recherche de pointe mondial où chacun désire le succès du Laboratoire. Ceci est évidemment différent que d’être dominé par un niveau de stress négatif trop élevé. De façon à établir un meilleur équilibre au travail, les causes de stress externes, mais également notre capacité propre de détecter ce stress, doivent être améliorées. Les conditions extérieures peuvent conduire à du stress, mais nous seuls sommes responsables de la façon dont nous y répondons.

* Le nom et le scénario sont purement imaginaires.

Adressez-vous à l’ombuds sans attendre !

 

par Vincent Vuillemin