Le coin de l’Ombuds: Peur des représailles ?

Dans cette série, le Bulletin a pour but de mieux expliquer le rôle de l'Ombuds au CERN en présentant des exemples concrets de situations de malentendus qui auraient pu être résolus par l'Ombuds s'il avait été contacté plus tôt. Notez que les noms, dans toutes les situations que nous présentons, sont imaginaires et utilisés dans le but de simplifier la compréhension.

 

Val* a rejoint le CERN il y a quelques années dans le cadre d’un contrat à durée limitée. Dans sa quatrième année au sein de l’Organisation, il espère vivement, vu ses excellents résultats, ses responsabilités techniques importantes et ses bonnes évaluations périodiques, obtenir un engagement à long terme. Son poste étant considéré comme essentiel pour son Département, celui-ci doit être occupé soit par une personne en contrat indéfini, soit par rotation. Compte tenu de ses capacités et de son expérience, Val considère que, dans le cas où un contrat à durée indéterminée serait ouvert, ses chances d’obtenir le poste seraient importantes.

Dernièrement, à l’occasion d’une de ses présentations dans un meeting à grande audience, son superviseur Brian* le critiqua publiquement, non seulement sur la validité de son travail, mais aussi sur son engagement vis-à-vis de l’Organisation. Très surpris, Val ne réagit pas sur le moment, et laissa passer ces escarmouches.

Quelle ne fut pas sa surprise lorsque, la semaine suivante, son chef de groupe Winston* le convoqua pour lui faire remarquer qu’il serait néfaste pour son avenir que de tels événements se reproduisent. Val essaya d’expliquer son point de vue, sans parvenir à convaincre Winston, qui l’écouta mais n’ajouta rien.

Il commença alors à sérieusement se faire du souci pour son avenir. D’autant plus qu’il avait le sentiment que sa hiérarchie cherchait à le mettre de côté, et ce pour une raison inconnue. Il décida donc de ne pas éclaircir ce point directement avec elle. Bien entendu, sa préoccupation ne fit qu’augmenter, au point d’affecter son travail… ce qui n’arrangea rien. Résultat : Val déprimait.

Ses proches collègues lui conseillèrent alors de discuter avec l’Ombuds. Val hésita longuement : « Cela va-t-il finir par se savoir ? Mes superviseurs ne vont-ils pas prendre cette action comme une attaque ? Pourrai-je rester maître de mes choix ? Ne vais-je pas me retrouver entre le marteau et l’enclume ? Vais-je faire naître un doute quant à mes intentions ? Cela serait-il nocif pour moi dans le cas d’une entrevue pour un contrat à durée indéterminée ? » Toutes ces questions tournèrent dans la tête de Val. Il décida finalement que cette situation ne pouvait pas durer.

Après l’avoir écouté et rassuré sur la confidentialité de l’entretien, l’Ombuds parla avec Val des différentes pistes qu’il pouvait suivre. Il fut convenu que si de nouveaux éléments ou des écueils venaient entraver la poursuite de sa démarche, Val reprendrait contact.

Conclusion:
Le mandat de l’Ombuds stipule que : « Les représailles ou tentatives de représailles à l’encontre d’une personne ayant contacté l’Ombuds ou coopéré avec lui ne seront pas tolérées et pourront entraîner des mesures disciplinaires. » De plus - et cela est essentiel - l’Ombuds assure une confidentialité stricte sur tout nom et tout cas particulier, et n’entreprend aucune action sans l’aval de la personne faisant appel à ses services. Chaque personne garde le contrôle des actions qu’il voudrait ou non entreprendre. Des représailles sont ainsi exclues, chacun peut donc abandonner cette peur qui n‘a pas lieu d’être et venir prendre conseil auprès de l’Ombuds.

* Le nom et le scénario sont purement imaginaires.

Adressez-vous à l’ombuds sans attendre !

 

par Vincent Vuillemin