Troisième édition des Écoles CERN-UNESCO : l'Afrique développe son expertise

La troisième édition des Écoles africaines CERN-UNESCO sur les bibliothèques numériques s'est déroulée à Dakar (Sénégal), en novembre dernier. Cette école est une formidable occasion pour le CERN de contribuer au partage international de connaissances, de compétences et de cultures.

 

Ludmila Marian accompagne les participants lors d'un cours pratique. Davantage de photos sont disponibles ici.

Après le Rwanda et le Maroc, ce fut au tour du Sénégal d’accueillir l’École sur les bibliothèques numériques, la troisième du genre, du 21 au 25 novembre 2011. Les participants, originaires de sept pays africains francophones, se sont réunis à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar pour approfondir leurs connaissances sur les bibliothèques numériques et saisir l’importance des nouvelles technologies pour la diffusion de connaissances via les bibliothèques. Les principes de la gestion des informations numériques leur ont été présentés, ainsi que le logiciel Invenio, développé au CERN pour gérer les bibliothèques numériques et mis gratuitement à disposition en tant que logiciel libre.

Ces écoles, qui allient conférences instructives et sessions pratiques, au cours desquelles bibliothécaires et informaticiens collaborent pour installer des logiciels de bibliothèque numérique, sont un succès à plusieurs égards. Les participants peuvent non seulement mettre en pratique dans leur institut d’origine ce qu’ils ont appris, mais également transmettre leurs connaissances à d’autres. Deux des enseignants de l’école de Dakar avaient participé aux écoles précédentes, ce qui prouve que ces enseignements permettent de continuer à se former de manière indépendante, sans intervention extérieure du CERN. À l’image du proverbe chinois : « Donne un poisson à un homme, il aura à manger pour un jour. Apprends-lui à pêcher, il aura à manger toute sa vie », un véritable renforcement des capacités se met en place. Pour une meilleure diffusion des connaissances des participants, quelques étudiants seront invités à passer plusieurs semaines au CERN pour approfondir leur formation.

La constitution de réseaux est l’un des autres avantages de l’école. « Nous encourageons les participants à développer leurs propres réseaux internationaux, de manière à ne plus dépendre de l’appui du CERN », explique Ludmila Marian, de la section Services de bibliothèque numérique du département IT. Ludmila fait partie des quatre Cernois qui ont organisé l’école et donné des cours, sous la direction de Jens Vigen, chef de la Bibliothèque du CERN. Les participants aux écoles sont en effet des membres actifs de la liste de diffusion d’Invenio sur laquelle tous les utilisateurs peuvent poster des messages et répondre à des questions. « En fait, les participants africains ont déjà pu répondre aux questions d’autres membres de la communauté Invenio sur la liste de diffusion et apporter des contributions vraiment positives », souligne Nikos Kasioumis, du département IT.

Cette coopération internationale, au niveau individuel comme institutionnel, illustre bien la manière dont le CERN diffuse et partage ses connaissances et ses innovations. « Les écoles sont l’occasion pour le CERN d’établir des contacts avec des pays avec lesquels il n'existe pas encore de coopération, indique Annette Holtkamp, de la Bibliothèque du CERN, et nous espérons que cette coopération s'étendra à la communauté des physiciens. » La prochaine école sur les bibliothèques numériques se déroulera, on l’espère, au Ghana, à condition d'obtenir le financement nécessaire, en même temps qu'une grande école sur la physique fondamentale, afin de créer précisément ce type de synergie.

par Joannah Caborn Wengler