Helix Nebula : soleil et nuages à l’horizon informatique du CERN

23 pétaoctets, c'est la quantité de données enregistrées par le CERN en 2011, et ce nombre sera encore plus élevé en 2012. Afin de répondre à ce défi, le département IT passe à la vitesse supérieure, notamment en participant au projet Helix Nebula, un partenariat public-privé visant à créer une plate-forme de calcul en nuage européenne, comme l'annonçait un récent communiqué de presse du CERN.

 

« Nous ne sommes pas en train de remplacer la Grille, précise Bob Jones, responsable de CERN Openlab et des projets financés par la Commission européenne au sein de IT, mais nous étudions trois moyens complémentaires d'accroître la capacité de calcul du CERN, afin de pouvoir satisfaire nos utilisateurs malgré l’augmentation de la demande. »

« En premier lieu, nous améliorons l’infrastructure électrique et de refroidissement du centre de calcul, afin d’accroître la disponibilité des services informatiques critiques nécessaires au Laboratoire. Cela dégagera aussi un espace supplémentaire dans la zone que nous appelons 'la Grange', en permettant d’y insérer davantage de serveurs », ajoute Bob.

« En second lieu, il s’agit d’héberger des serveurs CERN dans un centre de données à distance, dans un autre État membre, probablement dès 2013, poursuit Bob. Il y a eu une procédure d'appel d'offres, dont les résultats devraient être annoncés au cours du mois. »

« Enfin, il y a l’informatique en nuage, avec le projet Helix Nebula. Nous sommes en train de le tester au moyen de logiciels de simulation d’ATLAS et nous prévoyons d’étendre ces essais à d’autres expériences à l’avenir. Il s’agit d’une façon radicalement nouvelle de fournir des ressources informatiques. Au lieu de fournir le matériel, puis d’assurer sa maintenance et sa gestion, nous achetons le service auprès d’une infrastructure commerciale dans le cadre du partenariat Helix Nebula, qui assure l'accès au réseau, le stockage et le CPU. » Autre chose que Bob Jones apprécie dans ce système, la flexibilité : « On paye en fonction du service rendu, uniquement pour les ressources effectivement utilisées. »

Les deux premières années du projet sont une phase pilote, au cours de laquelle des questions de performance telles que fonctionnalité et fiabilité seront testées, en même temps qu'on réfléchira à des points tels que la législation applicable s'agissant de l'utilisation de services en nuage non situés physiquement sur le site du CERN. Les questions de chiffrage doivent également être étudiées, et le CERN, avec les deux autres organisations internationales impliquées (le Laboratoire européen de biologie moléculaire (EMBL) et l’Agence spatiale européenne (ESA)) devra traiter des problèmes de confidentialité et de respect de la vie privée liés à l’informatique en nuage.

« L’EMBL et l’ESA traitent des informations issues de dossiers médicaux ainsi que des données géophysiques sensibles, ce qui implique pour ces organisations des préoccupations particulières concernant la sûreté, explique Bob Jones. C’est pourquoi le projet constitue un banc d’essai, dans la mesure où il concerne de nombreuses utilisations potentielles. Ainsi, lorsque les différents problèmes auront été résolus, le système devrait être prêt à être utilisé également par des instituts nationaux dans le cadre de l'Espace européen de la recherche. »

par Joannah Caborn Wengler