Première Conférence pour les 10 ans d'Invenio, le logiciel du Serveur de documents du CERN

Pour marquer la sortie de la version 1.0 du logiciel Invenio, le premier atelier international destiné aux utilisateurs du logiciel (« User group Workshop ») s’est tenu la semaine dernière au CERN. Plus de 40 développeurs, administrateurs système et bibliothécaires de 14 pays différents ont répondu présents. Les participants ont pu mettre à jour leurs connaissances sur le logiciel de bibliothèque numérique du CERN et avoir un aperçu de ses évolutions futures.

 

« C’est la première fois que nous organisions un aussi grand atelier, explique Jean-Yves Le Meur, chef des services de bibliothèque numérique. On nous a beaucoup sollicités pour organiser un tel événement ; la sortie de la version 1.0 d’Invenio a été l’occasion idéale. » Demandez-lui ce qu'il y a de nouveau dans la version 1.0 et ses yeux s’écarquillent. « Il y a tellement de choses ; c’est difficile à décrire en un mot. Parmi les améliorations essentielles, il faut signaler en particulier le code et la base de données qui sont stables et qui ont été bien testés et optimisés, ce qui rend le logiciel plus efficace. »

Les participants, quant à eux, mettent en avant les nouvelles fonctions prévues dans Invenio 1.x, telles que la recherche à facettes. « C’est tout simplement ce que l’on attendait, souligne Alexander Wagner, du Centre de recherche de Jülich. C’est un peu comme sur Amazon, où, à partir de vos choix précédents, des suggestions vous sont faites pour d’autres articles susceptibles de vous intéresser. Mais, au lieu de se baser sur des listes de bestsellers, Invenio fait une sélection intelligente à partir d'une indexation. Les requêtes sont beaucoup plus transparentes aux utilisateurs. »

Environ la moitié des 40 instituts utilisateurs qui sont à différents stades de l’implémentation d'Invenio était représentée à l’atelier. De nombreux utilisateurs d’Invenio (qui n'ont pas tous pu assister à l'atelier) viennent de laboratoires de physique des hautes énergies, tels que le SLAC, Desy et Fermilab ; par ailleurs, le site arXiv procède actuellement à la migration de son service en utilisant Invenio comme logiciel sous-jacent.

De par sa grande flexibilité, le logiciel a attiré des utilisateurs travaillant dans d’autres domaines que la physique des hautes énergies - des bibliothèques d’universités générales au musée du XXe siècle de Venise, qui ouvrira ses portes en 2014. La valeur ajoutée de l’atelier est d’avoir rassemblé des utilisateurs ayant des besoins très divers. « Nous sommes régulièrement en contact avec les développeurs du logiciel du CERN, ce qui est formidable, mais c'est la première fois que je rencontrais d'autres utilisateurs s’intéressant aux mêmes problèmes que nous », indique Grégory Favre, coordinateur technique pour l’archive institutionnelle Infoscience. Fama Diagne Sene, de l’Université de Bambey, au Sénégal, est du même avis : « Nous pouvons maintenant travailler ensemble pour résoudre des problèmes communs ; c'est rassurant de savoir que l’on fait partie d’une communauté d’utilisateurs. »

L’équipe Invenio du CERN a travaillé d’arrache-pied pour que cet atelier voie le jour. « Nous nous sommes beaucoup investis, mais nous avons beaucoup reçu aussi, souligne Jean-Yves Le Meur. Je tiens à remercier vivement mes quatre collègues qui ont animé les sessions : Jérôme Caffaro, Samuele Kaplun, Ludmila Marian et Tibor Simko. Leurs excellentes présentations n’ont pas seulement été utiles aux participants ; elles nous ont permis, à nous aussi, d'améliorer sensiblement notre documentation. De plus, cela a été formidable de pouvoir rencontrer les personnes avec qui nous avons des échanges depuis des années. Je pense que l’atelier a vraiment soudé la communauté Invenio. »

par Joannah Caborn Wengler