L’esprit et la matière (subatomique)

Ils étaient là, dans le bâtiment principal : des neuroscientifiques, des neurochirurgiens, des psychiatres. En bref, il y avait plus de « blouses blanches » qu’on ne peut en voir habituellement en dehors de l'université ou de l'hôpital. Ce rassemblement, peu habituel dans un laboratoire qui se consacre à la physique et non à la physiologie, était occasionné par les deux journées du colloque du Conseil européen du cerveau (European Brain Council – EBC), qui s'est tenu au CERN en juin dernier.

 

« L’environnement de recherche du CERN, multiculturel et fondé sur le principe de collaboration, est une grande source d’inspiration pour la communauté scientifique, souligne Mary Baker, présidente de l’EBC. C’est pour cela que nous avons choisi d'organiser notre première réunion de Management sur "L'âge du cerveau". C'était une formidable opportunité pour nous et un grand privilège d'être invité. »

L’EBC, créé en 2002, a pour but d’améliorer la prise en charge des maladies du cerveau ; l’organisation s’efforce de promouvoir la recherche dans ce domaine en Europe et d’améliorer la qualité de vie des patients et de leurs familles. Pour cela, le Conseil rassemble tous les groupes concernés par ces questions, à savoir les organismes européens de neurologie, de neurochirurgie, de psychiatrie et de neurosciences, ainsi que les associations de patients et l’industrie.

« En plus des actions en faveur de la recherche, l’un de nos buts principaux est de promouvoir le dialogue entre les scientifiques et la société ; c’est sur ce volet que nous pourrions travailler avec le CERN, explique Mary Baker. Le savoir acquis pourra être exploité dans les systèmes de santé, par exemple avec l’hadronthérapie ou les accélérateurs médicaux. Comment faire parvenir les informations aux praticiens pour qu’ils connaissent les enjeux et qu'ils participent aux développements de ce domaine ? Dans un deuxième temps, comment apporter notre contribution pour que la société puisse appréhender le rôle central de la science aujourd’hui ? Et comment plaider en faveur des études scientifiques à l'heure où le monde est soumis à des restrictions économiques ? Face à toutes ces situations, c’est la matière grise qui nous permettra de nous en sortir. Et ce n’est pas ce qui manque au CERN. »

En plus du programme de la réunion de Management, les membres de l’EBC ont pu profiter d’une journée complète prévue pour découvrir le CERN et ses activités. Au programme : conférence d'introduction sur le CERN, visite de la salle de contrôle et de la caverne de CMS, descente dans le tunnel du LHC, et enfin, un déjeuner auquel participaient notamment Rolf Heuer et Joe Incandela. « Nous avons passé un moment formidable ici et sommes impatients de poursuivre notre collaboration avec l’Organisation, a déclaré Mary Baker. Par exemple, 2014 sera l’année du cerveau en Europe, et nous mettrons à contribution des ambassadeurs très divers pour illustrer les différentes représentations du cerveau – sportifs olympiques, compositeurs ou encore écrivains. Nous espérons que des physiciens du CERN participeront à cet événement. »

par Katarina Anthony