Le coin de l'Ombuds : zen et résolution de conflits

« De façon à réduire les conflits dans nos vies, nous devons d’abord confronter nos luttes intérieures. Pour arrêter notre comportement réactif, nous avons besoin de faire la paix avec nous-mêmes. C’est par là que commence vraiment la résolution d’un conflit. » *

 

La plupart des gens qui rencontrent l’Ombuds croit sincèrement que le conflit auquel ils sont mêlés est causé par l’autre partie. Ils ne perçoivent pas le fait qu’ils jouent un rôle-clé dans la création des circonstances extérieures qui conduisent à un tel conflit. Il est alors très intéressant pour chacun de porter attention assez tôt à ses émotions et à tout message transmis par son corps, ainsi que d’observer ses pensées positives et négatives. En bref, il faut être capable de s’observer soi-même. Une connaissance proche, intuitive et claire de soi aidera à éviter de projeter ses propres sentiments sur les autres, ou de se sentir trop tôt en proie à des attaques. Dans de telles circonstances positives, il est possible de faire face aux conflits d’une façon ouverte, au lieu de se battre ou de s’enfuir. Chaque conflit peut alors donner l’occasion dynamique d’acquérir une meilleure connaissance de soi.

Il existe un aphorisme zen lié à ces considérations. Un moine était en train d’observer deux corbeaux qui se battaient pour un peu de nourriture. Il demanda alors à son maître: « Pourquoi réellement ces corbeaux se battent-ils ? » Et le maître lui répondit : « C’est à cause de vous. » Sans aller aussi loin, la plupart du temps, les conflits prennent naissance en nous-mêmes et nous ne nous en rendons malheureusement pas compte.

Un autre point est lié à la capacité des personnes à laisser aller un peu les choses. Pour parvenir à une conclusion où chacun sort gagnant du conflit, il faut également que les différentes parties en présence soient capables d’abandonner leur position, leur ego et qu’elles soient ouvertes à une résolution de conflit qui favorise non pas une des parties, mais les deux de façon égale. Quiconque ayant acquis une connaissance transparente de soi n'est ni effrayé, ni offensé de lâcher du lest, car il n’est pas concerné par le fait qu’il puisse perdre la face ; sa confiance intérieure va bien au-delà de telles considérations enfantines.

Une nuit, alors que le poète et maître zen Ryokan dormait, un voleur s’introduit dans sa hutte de branchages, volant tout, y compris sa couverture. Lorsque Ryokan se réveilla de froid dans la nuit, il écrivit ce haïku : « Le voleur n’a oublié qu’une chose : la lune à la fenêtre. » Favorisons une culture de paix, un état d’esprit qui apprécie l’humour et qui, de temps en temps, ose abandonner.

Conclusion :

En plagiant Confucius, nous pourrions dire : « De façon à conduire la totalité du CERN dans la direction d’un environnement respectueux, nous devons d’abord transformer tous les groupes en places de travail respectueuses. Pour cela, nous devons en premier lieu cultiver notre vie personnelle, diriger nos cœurs dans la bonne direction et approcher profondément, intimement, et d’une façon transparente la connaissance de soi. » Ainsi, en termes de résolution de conflits, commençons pour une fois par nous-mêmes afin de faciliter toute situation de malentendu, de conflit ou de dispute ouverte ! Pourquoi ne pas opter pour une attitude zen ?

* G.Stanbridge dans l’introduction du livre The Art of Conflict or How to Stay Zen, de Brigitte I.Kehrer, Janus Publishing Company, London, England, ISBN 978-1-85756-735-9.

Adressez-vous à l’Ombuds sans attendre !

 

par Vincent Vuillemin