Le CERN et le JRC explorent de nouvelles possibilités de collaboration

Le directeur chargé de la politique scientifique et des relations avec les parties prenantes du JRC (Centre commun de recherche de la Commission européenne) et les représentants de cinq instituts de ce centre sont venus au CERN à l’occasion d’une rencontre organisée récemment par le groupe Transfert de connaissances. L’objectif de cette visite était de définir les domaines présentant un intérêt commun pour les deux organisations en vue de mettre en place de nouvelles collaborations.

 

Bien que le CERN et le JRC travaillent ensemble depuis une vingtaine d’années sur des recherches autour du neutron dans le cadre de la collaboration n-TOF, et que le CERN soit membre du TTO CIRCLE (réseau mis en place par le JRC, voir encadré), la réunion bilatérale organisée fin janvier était une première. « Nos organisations se sont déjà rencontrées à de nombreuses autres occasions, dans le cadre du TTO CIRCLE. Toutefois, comme le JRC est la seule DG de la Commission européenne à mener des recherches  et le CERN le plus grand laboratoire scientifique d’Europe, il nous semblait naturel de réfléchir aux questions qui présentent un intérêt pour ces deux organisations, dans le but de favoriser le partage des connaissances et de stimuler de nouveaux développements », explique Giovanni Anelli, chef du groupe Transfert de connaissances du CERN.

En 2009, le CERN et l’Union européenne ont signé un protocole d’accord classant par ordre de priorité les questions sur lesquelles ils devraient collaborer. Il s’agit notamment des infrastructures de recherche, de la coopération internationale, des infrastructures électroniques, du transfert de connaissances et des droits de propriété intellectuelle, de la carrière et la mobilité des chercheurs, du libre accès, des technologies de la fusion et des applications médicales. « Cet atelier conjoint s’inscrit parfaitement dans le cadre du protocole d’accord, lequel est mis en œuvre au moyen d’un plan de travail actualisé chaque année pour inclure les dernières initiatives ou les nouveaux domaines de collaboration, précise Svetlomir Stavrev, chef du Bureau des projets de l’UE. Si l’un des thèmes examinés lors de la rencontre peut donner lieu à de nouvelles activités conjointes, il pourra être intégré au plan de travail en cours. »  

Bernard Denis, du groupe Transfert de connaissances du CERN et actuellement détaché auprès du JRC dans le cadre du protocole d’accord, a contribué à l’organisation de la réunion. Plusieurs spécialistes du CERN ont participé à la rencontre et ont montré leur intérêt pour les possibilités de collaboration évoquées. « Le CERN pourrait tout à fait travailler avec le JRC sur des thèmes liés à l’informatique, par exemple la Grille de calcul. Celle-ci pourrait devenir un instrument au service des projets du JRC nécessitant le traitement de volumes de données considérables, indique Giovanni Anelli. La délégation du JRC souhaitait également en apprendre plus sur le détecteur de collaborations (Collaboration spotting), un nouvel outil en cours d’élaboration au CERN qui analyse les données relatives aux publications et aux brevets pour définir des possibilités de collaboration entre les instituts de recherche publics et l'industrie. » D’autres thèmes pourraient présenter un intérêt pour les deux organisations, comme les applications médicales des nanomatériaux pour le transport des radio-isotopes et, bien entendu, les applications fondées sur les données relatives aux neutrons.

Comment les nouvelles initiatives seront-elles financées ? « Tout comme le 7e PC pour les programmes conjoints menés avec l’EURATOM, Horizon 2020 pourrait représenter une source de financement pour les futurs projets, avec la participation du CERN et du JRC », ajoute Svetlomir Stavrev. Au cours des prochaines semaines, les deux organisations s’appuieront sur les résultats de cette rencontre très productive pour élaborer des propositions concrètes. À suivre.
 

Le Centre commun de recherche de l'Union européenne

Le Centre commun de recherche (JRC) est le laboratoire de recherche scientifique et technique de la Commission européenne. Comme expliqué sur son site web, en tant qu’institution scientifique intégrée au sein de la Commission, le JRC a pour mission d'apporter un appui scientifique et technique indépendant, basé sur des données factuelles, aux politiques de l’Union européenne pendant toute leur durée. Le JRC coordonne un grand nombre de laboratoires et d’installations de recherche d’exception, parmi lesquels ELSA (European Laboratory for Structural Assessment), un réacteur à haut flux, l’installation de temps de vol des neutrons GELINA, un accélérateur de type Van de Graaff destiné aux études sur le neutron et un laboratoire de recherche sur les émissions des véhicules routiers (VELA).

Établi dans le cadre du traité EURATOM, à la fin des années 50, le JRC était à l'origine un institut scientifique d'étude de l'énergie nucléaire qui s’est transformé en organisation chargée d’apporter un soutien axé sur l’utilisateur et basé sur la recherche aux politiques communautaires.

Ces dernières années, le JRC a mis en place le TTO CIRCLE, un réseau rassemblant les instituts de recherche publics de pointe, tels que le CERN. En devenant membre de ce réseau, les organisations s’engagent à mettre en commun leurs capacités de transfert de technologies pour stimuler l’innovation en Europe.

 

par Antonella Del Rosso