RÉSULTATS DU QUESTIONNAIRE : MÉTHODES D’ANALYSE

Examen quinquennal des conditions d’emploi


L’article S V 1.02 du Statut de personnel stipule que « Le Conseil examine et fixe périodiquement les conditions financières et sociales des membres du personnel. Ces examens périodiques consistent en un examen quinquennal général des conditions financières et sociales ; […] » dont la « méthode utilisée par le Conseil [… est] précisée au § I de l'Annexe A 1 ».
Puis, en se référant à la partie pertinente de ladite Annexe A 1 on trouve que : « L’objet de l’examen quinquennal est d’assurer que les conditions financières et sociales offertes par l’Organisation permettent à celle-ci d’engager, dans tous ses États membres, et de retenir en son sein les titulaires nécessaires à l’exécution de sa mission. […] Ces titulaires doivent être de la plus haute compétence et de la plus grande intégrité. » Quant au menu d’un tel examen nous avons : « L’examen quinquennal inclut, à titre obligatoire, les traitements de base et, à titre facultatif, toute autre condition financière ou sociale».
Le prochain examen quinquennal doit se conclure en décembre 2015, lorsque le Conseil se prononcera sur les propositions mises en avant par le Directeur général après consultation de l'Association du personnel et des États membres dans le cadre du Comité de concertation permanent (CCP) et le Forum tripartite sur les conditions d’emploi (TREF).
En fait, la liste des sujets à prendre en considération doit être définie par le Conseil du CERN en Juin 2014, sur proposition du Directeur général. Par conséquent, en automne de l'année n-2 avant la fin de chaque cycle d'examen quinquennal l'Association du personnel organise une enquête auprès du personnel pour connaître son souhait concernant les éléments qu'il aimerait voir examinés sous la rubrique « autre condition financière ou sociale » (sachant que l’examen des traitements de base est obligatoire). Ainsi, en novembre 2013, nous avons organisé une telle enquête, dont les principaux résultats ont été présentés lors de réunions publiques en Février 2014. Les résultats complets sont également disponibles sur le web.
Dans Écho 189 nous avons présenté quelques statistiques sur la participation, qui montre que les 55 % du personnel qui ont répondu à l'enquête étaient représentatifs de l'ensemble de la population du personnel du CERN. Dans les numéros futurs d’Écho, nous irons à travers les résultats des différents chapitres de l'enquête en détail. Mais d'abord, dans ce numéro, nous expliquons les méthodes que nous avons utilisées pour analyser les réponses dans les 1383 questionnaires entièrement remplis (Fig. 1).

Fig. 1 : Analyse des données du questionnaire

Méthode d’analyse mathématique : coefficients de corrélation


Cette 1ère méthode tente de répondre à la question « qui pense quoi ? » en calculant, à l'aide du programme Mathematica, les corrélations pour les types de réponses, sur la base des données personnelles disponibles. Pour chaque réponse individuelle toutes les données personnelles (dimension 1) sont couplées avec toutes les réponses possibles dans les différents chapitres de l'enquête, c.-à-d., les priorités, la politique des contrats, le MARS, l’aménagement du temps de travail et la politique familiale (dimension 2). Chacune des réponses possibles pour les dimensions 1 et 2 a reçu un identificateur unique (code de hachage), de sorte que nous obtenons N {= dimension 1*dimension 2} points possibles (x,y) pour une réponse donnée. Cette opération pour toutes les réponses génère environ un million de points. Notez que certaines paires spécifiques (x,y) peuvent apparaître plusieurs fois (par exemple, les « hommes » peuvent répondre de la même manière à certaines questions). Par conséquent, nous codons ce nombre d'occurrences dans une 3e dimension, générant ainsi un ensemble tridimensionnel de points pour chaque chapitre dans l'enquête : p3d = (x : hash-info-personnel, y : hash-réponse-mars, z : compteur d’occurrence). Le calcul de l'ensemble de ces points est assez fastidieux, il est calculé une fois et enregistré pour une utilisation ultérieure dans l'analyse.
On peut maintenant choisir une paire de données personnelles (par ex. « hommes » et « femmes »), correspondant à deux coupes à travers la surface de p3d, et calculer la similarité de ces deux courbes. Le résultat est le coefficient de corrélation de Pearson, qui mesure la similitude de la forme des courbes en question, à savoir, le degré de similitude dans les réponses données par les « hommes » et « femmes » concernant leur opinion sur le MARS existant, ou leurs souhaits pour une future politique de contrat, etc., pour tous les chapitres de l'enquête. Le tableau 1 montre un exemple d'une telle analyse pour les questions relatives à l'acceptation du système MARS actuel, avec seulement un sous-ensemble de lignes affichées. Ces coefficients de corrélation sont plutôt des mesures relatives de la similitude, et l'information est contenue dans la comparaison entre eux. Si la corrélation est proche de 1 (vert dans le tableau 1), les réponses des deux sous-groupes sélectionnés sont similaires. Plus la valeur s'écarte de 1, plus les opinions divergent (brun clair à brun foncé dans le tableau).


Tableau 1 : Exemple de coefficients de corrélation pour les réponses « la formule actuelle du MARS me convient »

 

Dans le tableau 1, nous constatons que les opinions des hommes et des femmes sont assez semblables (ligne 1). Les titulaires en milieu de carrière (dans leur quarantaine ou cinquantaine) ont des vues similaires (ligne 2), tandis que ceux en début de carrière (avant 30 ans) et les étapes ultérieures (après 60 ans) de leur carrière ont des opinions assez différentes (ligne 3). De même, une augmentation de la différence de niveau de scolarité (lignes 4 et 5) semble résulter en de plus grandes différences d'opinion. Le personnel des filières de carrière E et F ont une vue similaire sur le MARS (ligne 6), ceux de filières de carrière F et G un peu moins (ligne 7), alors qu'il n'y a aucune corrélation entre les opinions des titulaires dans les filières de carrière A et G (ligne 8). Il semble également y avoir une grande différence d'opinion entre les titulaires avec un contrat à durée limitée (LD) et ceux avec un contrat de durée indéterminée (IC) (voir ligne 9).
Cette méthode suppose que toutes les réponses sont indépendantes, ce qui est approximativement vrai. En outre, le nombre d'entrées dans un échantillon donné (par ex. les titulaires en filières A de la ligne 8 dans le tableau 1) peut être assez petit pour que la valeur du coefficient de corrélation calculé ai une incertitude non négligeable. Par conséquent, une interprétation informé des coefficients de corrélation devra prendre compte de ces limites.


Méthode d’analyse graphique


La 2ème méthode d'analyse utilise une représentation graphique des réponses et cherche des différences dans les motifs des réponses en fonction des critères personnels. Pour faciliter l'inspection visuelle, les réponses possibles ont été groupées en trois catégories : «globalement d’accord» (vert dans la Fig. 2, regroupant «Tout à fait d’accord» et D’accord »), « globalement pas d’accord » (rouge dans la Fig. 2 , regroupant « Peu d’accord » et «Pas du tout d’accord») et «Sans opinion» (noir dans la Fig. 2). Nous pouvons ainsi facilement observer toute variation dans le motif vert-rouge pour les différentes populations. Par exemple, dans la Fig. 2, qui est concerné par la question : «La formule actuelle du MARS me convient», nous voyons que le personnel de moins de 40 ans, avec une formation technique supérieure, et en filière de carrière C semble avoir une opinion un peu moins négative que les autres populations. La seule différence significative est entre titulaires avec un contrat LD ou IC. Notez que cette méthode ne fournit que des indications visuelles. Ainsi, les différences observées doivent être étudiées plus en détail par la méthode des coefficients de corrélation décrite ci-dessus.

 

Fig 2: Analyse graphique d’une réponse

Structurer les commentaires


Pour compléter les informations obtenues par l’analyse des réponses aux questions, nous avons également étudié en détail plus d'une centaine de pages de commentaires. Chaque commentaire dans l'enquête porte sur une question spécifique. Pour permettre une analyse plus systématique, nous avons d'abord regroupé les questions en « thèmes » et nous rapportons tous les commentaires à l'un des thèmes choisis (par ex., la Fig. 3 montre les six thèmes que nous avons choisis pour le chapitre MARS). En plus de cela, pour un thème donné, nous classons chaque commentaire en termes de « sentiment » (jugement). Nous extrayons également d'éventuelles propositions ou critiques des commentaires. Enfin, nous structurons l'information graphiquement en regroupant les commentaires selon qu'ils répondent à certaines questions spécifiques (Fig. 4).

 

 

Fig. 3 : Analyse des commentaires du chapitre MARS

 

 

Fig. 4 : Vue graphique des commentaires concernant la promotion et l’avancement

Conclusion

Depuis novembre 2013, après la clôture de  la période de participation à l’enquête, les membres du Conseil du personnel, et en particulier ceux qui sont actifs dans la Commission « Conditions d'emploi », ont été à pied d'œuvre pour analyser les réponses en utilisant l'approche à trois volets de la Fig. 1 et décrite dans cet article.
L’analyse détaillée des réponses à l’enquête continue et elle sera complétée par les commentaires reçus au cours de nos réunions publiques récentes. Vous, en tant que membre du personnel, pouvez également continuer à nous fournir des informations complémentaires en contactant l'un de vos délégués au Conseil du personnel ou en envoyant un courriel à staff.association@cern.ch.
Sur la base de tous ces éléments vos représentants de l'Association du personnel pourront avoir une image plus claire de la volonté de l'ensemble du personnel lors de leurs discussions avec la Direction et les États membres dans les mois à venir.

 

 

par staff Association