Dans les coulisses de GS : pas de place au hasard

Au sein du groupe GS-ASE, la section AS (Systèmes d’alarme) est, comme son nom l’indique, en charge des différents systèmes d’alarme répartis sur les nombreux sites du CERN. Sa mission ? Installer, gérer et entretenir plus de 26 000 alarmes en tous genres en place en surface et dans les tunnels.

 

Détection
Parmi ces systèmes, les plus connus sont bien sûr les fameux détecteurs de chaleur et/ou de fumée, qui permettent de donner l’alerte rapidement en cas d’incendie. Au total, le CERN compte 8500 de ces équipements. Combinées à ceux-ci, les alarmes d’évacuation sont, elles aussi, très répandues au Laboratoire, avec quelque 1800 déclencheurs à bris de glace pour 2000 sirènes. Dans le tunnel du LHC, les alarmes d’évacuation sont reliées aux 200 capteurs contrôlant les taux d’oxygène (capteurs ODH pour Oxygen Deficiency Hazard), mais pas seulement. « Les pompiers suivent en permanence l’évolution des conditions de sécurité dans les tunnels du LHC, souligne Henrik Nissen, responsable « Transmission des alarmes » au sein de la section GS-ASE-AS. En cas de besoin, ils peuvent eux aussi déclencher les sirènes d’évacuation. » D’autres types de détecteurs sont par ailleurs en place dans certaines zones spécifiques, notamment pour surveiller l’émission de gaz explosifs ou toxiques.


Système de détection incendie par aspiration (via les tuyaux indiqués par les flèches rouges) récemment installé au point 7 du LHC.
 

Bien sûr, en raison de la spécificité du CERN, il a fallu aussi développer des systèmes d’alarmes adaptés. La section GS-ASE-AS a ainsi travaillé en étroite collaboration avec les membres des quatre grandes expériences du LHC pour mettre au point des systèmes, baptisés « Sniffer », capables d’assurer la surveillance « feu et gaz » au sein même des détecteurs de particules. « Nous avons développé des capteurs équipés de pompes et de longs tuyaux, explique Henrik Nissen. Les tuyaux sont insérés jusqu’au cœur des détecteurs de particules, d’où ils aspirent l’air en continu. Celui-ci est ensuite analysé par le capteur, situé quelques centaines de mètres plus loin. »

Transmission
Chaque type d’alarme est relié à une centrale de détection, elle-même reliée à une centrale de transmission. De cette dernière, les informations – par exemple, quel type d’alarme est activé dans quel bâtiment – sont transmises à la Safety Control Room (SCR) du Service de secours et du feu et au Centre de contrôle du CERN (CCC). « L’information est transportée via deux canaux, explique Henrik Nissen. Le premier canal est un réseau électrique (ou filaire) basique qui, de par sa nature, assure une très grande fiabilité. Le second canal est un réseau informatique, qui, s’il permet de transporter des informations plus précises, n’est pas aussi sûr que le premier. » Toutes les alarmes primordiales pour la sécurité des personnes et des équipements (alarmes dites de niveau 3), ainsi que les alarmes techniques vitales (pour la cryogénie par exemple) empruntent systématiquement les deux canaux. Cette redondance assure la transmission de l’information, quoi qu’il arrive.

Côté maintenance, chacune des 11 000 alarmes de niveau 3 est testée chaque année. Un travail colossal qui nécessite l’expertise de sept personnes à temps plein, en coopération permanente avec le Service de secours et du feu du CERN.

Plateforme de tests pour la détection de gaz (y compris ODH). Les bouteilles au bas de l'image contiennent différents types de gaz qui sont utilisés pour les tests. « Safety Control Room » du Service de secours et du feu où aboutissent les alarmes de niveau 3.

 

par Anaïs Schaeffer