Suivis à la trace

Avec une énergie record de bientôt 6,5 TeV par faisceau, le LHC, et par extension, les injecteurs qui l’alimentent, produisent des rayonnements de hautes énergies. Exposés à ces rayonnements, certains équipements pourraient devenir radioactifs ; ils doivent donc être identifiés et tracés avec une extrême rigueur… ce que le logiciel TREC, développé au CERN et actuellement déployé dans nos accélérateurs, réalise avec brio.

 

En devenant  faiblement radioactifs, certains des équipements qui composent les accélérateurs du CERN peuvent constituer éventuellement une source de danger pour les personnes qui les manipulent ou travaillent à leur proximité. Même si ce danger est le plus souvent extrêmement faible, le CERN a évidemment le devoir de localiser ces équipements, de les identifier et de les traiter de façon appropriée. Ainsi, par exemple, pendant le LS1, près de 30 000 contrôles de radioprotection ont été effectués sur plus de 2 500 tonnes de matériel !

Pour aller plus loin dans le suivi de ces équipements, et rendre le Laboratoire toujours plus sûr, Luca Bruno, alors délégué à la sécurité radiologique (RSO - Radiation Safety Officer) du département BE, a proposé, dès 2009, de créer un système informatisé permettant de référencer systématiquement le matériel potentiellement radioactif présent sur tout le domaine du CERN, et de centraliser et d’archiver tous les résultats des interventions de radioprotection : TREC* était né.

Développé par le département GS en étroite collaboration avec le groupe Radioprotection, TREC a été intégré au projet Gestion de la maintenance (MMP - Maintenance Management Project) et permet désormais une traçabilité globale des équipements radioactifs tout au long de leur vie, jusqu’à leur prise en charge par le service de traitement des déchets radioactifs. Ce suivi systématique facilite par ailleurs grandement la prise en charge de ces équipements par le service Transport, ou en cas d’interventions de maintenance. « Actuellement, le logiciel comprend beaucoup plus d’options qu’il n’en avait été imaginées au début, souligne Marc Tavlet, actuel responsable du projet. Il est par exemple capable d’envoyer des courriels automatiques pour commander des contrôles de radioprotection ou pour faire des demandes de transport. Et il permet d’obtenir très rapidement des données sur le volume total de matériel potentiellement radioactif,  sur le nombre de contrôles radiologiques réalisés ou sur les résultats des mesures radiologiques. »

Actuellement déployé sur le terrain, dans les zones tampons situées autour des différents accélérateurs du CERN, le logiciel TREC pourra être utilisé au quotidien par les nombreux responsables d’équipements du complexe d’accélérateurs. Des ordinateurs ont déjà été mis en place autour du LHC et du SPS, et dans le hall 867, où sont pris en charge des équipements radioactifs ; d’autres sont en cours d’installation dans le complexe du PS. De plus, il existe aussi la possibilité d’utiliser un système « TREC mobile » pour le matériel qui ne peut pas passer par les zones tampons.


* Traçabilité des équipements potentiellement radioactifs au CERN.

par CERN Bulletin