Coulisses de GS : Vous avez dit « gris » ?

Lorsqu’on parcourt le domaine du CERN, on remarque ses bâtiments, ses routes, ses parkings. Au premier regard, le « vert » ne semble qu’une petite tache sur le tableau. La réalité est différente car la surface bâtie n’occupe que 40  des presque 650 hectares mis à disposition de l’Organisation par les États hôtes.

 

1300 arbres isolés ou d’alignement répertoriés sur les sites clôturés, 250 hectares de champs cultivés et de prairies, 140 hectares de forêt, trois zones humides : le CERN mérite pleinement le label de la Fondation Suisse « Nature et économie » qui lui est décerné depuis 2009. « Nous entretenons la totalité des sites mais chaque site a sa spécificité et ses critères de conservation », confirme Mathieu Fontaine, responsable des espaces verts au sein de la section Génie civil et Bâtiments du département GS. Au CERN, une entreprise extérieure assure l’entretien courant mais des interventions plus complexes sont souvent nécessaires. Les différentes campagnes d’abattage d’arbres mal en point et devenus dangereux pour les usagers en sont un bon exemple. « Ces abattages sanitaires qui ont lieu depuis 2010, sur le site de Meyrin, se termineront à l’automne, explique Mathieu Fontaine. Les arbres abattus seront ensuite remplacés par de nouveaux arbres. »

Si certains espaces verts demandent beaucoup d’entretien, de plus en plus d’hectares sont laissés en prairie. « Les prairies sont des vraies niches écologiques, décrit Mathieu Fontaine. La biodiversité de ces milieux est riche, propice à l’installation et à la reproduction des insectes, petits mammifères et autres batraciens. Depuis cette année, des parcelles sur le site de Prévessin sont passées de l’état de gazon à celui de prairie. Actuellement, les prairies du domaine clôturé occupent 40 hectares dont 21 sont dédiés aux moutons, qui sont de très bonnes tondeuses ! »

La zone humide située pres du SM18.

Le CERN possède aussi trois zones humides (une sur Cessy au point 5, une au point 6 et une autre juste après le SM18 sur la route de l’Europe). Il s’agit de bassins de rejet des eaux où la vie bat son plein ! « On y retrouve des couleuvres, des poissons, des grenouilles, des insectes… ces écosystèmes sont très riches en espèces animales et végétales, explique Mathieu Fontaine. L’équilibre est délicat car si on laisse une zone humide sans entretien, elle devient un boisement et disparaît. »

Les terrains et les forêts du CERN sont une valeur ajoutée aussi pour les communes voisines. « En effet, le service des espaces verts a récemment été sollicité par Les ruchers écoles du pays de Gex afin d’évaluer la possibilité d’implanter des ruches sur le site de Prévessin, confirme Frédéric Magnin, Chef de la Section Génie civil et Bâtiments. L’espace ne manque certes pas. L’idéal serait la création d’un club par des passionnés de la nature et des abeilles. »

Si l’idée vous tente, n’hésitez pas à contacter Mathieu Fontaine.

par Antonella Del Rosso