Égalité hommes-femmes : un enjeu pour la science ?

La semaine dernière, le CERN a été invité à participer à une réunion régionale d’examen de la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe (CEE-ONU) consacrée aux moyens de faire avancer l’égalité hommes-femmes dans la région Europe. Des représentants du CERN s'y sont rendus pour proposer des exemples concrets de ce qui reste à faire pour permettre une participation plus active des femmes à la recherche scientifique et aux prises de décision.

 

En septembre 1995, environ 10 000 délégués et des représentants officiels de 189 États, sans compter 30 000 militants participant au Forum des ONG, étaient réunis à Beijing à l’occasion de la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes. Le résultat de cette conférence a été la Déclaration et le Programme d’action de Beijing. Plus de 20 ans plus tard, ce document est considéré comme la déclaration la plus avancée concernant la promotion des droits des femmes. En mars 2015, la Commission sur la condition de la femme de l’ONU procédera à l’examen et à l’évaluation de la mise en œuvre de la Déclaration lors d’un sommet mondial qui aura lieu au siège de l’Organisation, à New York.

Dans la perspective de cet événement, la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU) et l’ONU – Femmes ont organisé une réunion régionale d’examen sur les progrès réalisés et les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de la Déclaration de Beijing dans la région Europe. « Le CERN a été invité à participer à cette réunion de haut niveau pour faire part aux délégations des pays et aux représentants des ONG de ce que signifie la diversité dans notre Organisation, et à échanger sur les bonnes pratiques et les initiatives concrètes, a déclaré Geneviève Guinot, responsable du programme Diversité du CERN. Cela a été également l’occasion d’en apprendre davantage sur les avancées et les reculs dans le domaine de l'égalité hommes-femmes en Europe ces vingt dernières années. »

Assister à cette manifestation prestigieuse était précieux pour le CERN, car c’était l’occasion, non seulement de partager des connaissances, mais également de participer à une réunion dans le cadre de ses relations avec l’ONU. « C’était important pour le CERN, en qualité d’observateur après de l’Assemblée générale des Nations Unies, de participer à cette réunion sur le thème de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles, qui est un objectif de développement durable dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015, programme qui sera fixé en 2015, explique Maurizio Bona, chargé des relations du CERN avec les autres organisations internationales. Le CERN suivra, au cours des prochains mois, l’évolution du processus de définition de l’ensemble de ces objectifs, et apportera ses propres éléments de réflexion selon les besoins. »

Au cours de cette réunion de deux jours, les délégués des pays ont présenté leur rapport de situation et ont tenu des débats animés au cours de sessions thématiques : les tendances à long terme en matière d’égalité et l’autonomisation des femmes et des filles dans la région de la CEE, les politiques économiques et sociales, la représentation des femmes dans les processus de direction et de décision, la prévention des violences à l’égard des femmes et des filles, et enfin, la gouvernance et la justice.

Laurette Ponce, physicienne (physique appliquée) du département Faisceaux du CERN, responsable des opérations au LHC, est venue participer à la session sur le thème « La voie à suivre : l’égalité entre les sexes pour des sociétés durables et sans exclusive », organisée autour d’un discours et d’une table ronde. Christian Friis Bach (Danemark), secrétaire exécutif de la CEE, présidait la session. Laurette Ponce a évoqué son parcours, montrant à quel point les conditions sociétales (accès à l’éducation, soutien par la famille) ainsi qu'un environnement de travail favorable, tel que celui du CERN, peuvent encourager et autonomiser les femmes et leur donner accès aux domaines de la science et de la technologie. « Nous avons parlé de ce qui a été mis en place au CERN pour faciliter la place des femmes dans la science, notamment des structures d’aide aux familles et de facilitation de l’équilibre vie professionnelle-vie privée, ainsi qu’une possibilité d’emploi spécialement adaptée aux besoins des personnes qui reviennent sur le marché du travail après une interruption de carrière, et différentes autres mesures,  conclut Geneviève Guinot. Pour moi, il est important de prendre conscience des difficultés auxquelles se heurtent beaucoup de femmes dans de nombreux pays européens afin de pouvoir avoir des points de comparaison pour améliorer nos politiques. Nous devons continuer à travailler pour établir, maintenir et développer un environnement de travail favorisant le respect mutuel et l’inclusivité, dans toutes les dimensions de la diversité. »

par Marina Giampietro