Dans les coulisses de GS : une vision à long terme pour l’urbanisme

Le département GS planche sur l’urbanisme du CERN à long terme, afin d’accompagner l’évolution des sites en favorisant une approche cohérente et une intégration harmonieuse dans l’agglomération qui l’entoure.

 

Les bâtiments du CERN, avec leur allure années 1950 et leur disposition qui semble échapper à toute logique, étonnent souvent les visiteurs. Jusqu’aux années 1990, les édifices ont poussé au rythme des mises en service des accélérateurs, sans souci apparent d’harmonie. Mais l’augmentation du nombre d’utilisateurs et d’installations a rendu l’espace rare, les déplacements ardus et les urbanistes plus que jamais utiles. « Les sites du CERN accueillent chaque jour plus de 9 000 personnes et l’on compte 7 500 postes de travail », indique Frédéric Magnin, chef de la section Génie civil et bâtiments du département GS. Depuis cinq ans, les spécialistes du département GS planchent donc sur l’évolution des sites. D’autant qu’il leur faut tenir compte d’un environnement local plus complexe. Le Laboratoire, autrefois isolé dans la campagne, est maintenant englobé dans une zone urbaine, avec une circulation routière de plus en plus dense. « Le CERN est désormais une ville dans la ville, qui doit s’organiser en tenant compte de l’agglomération qui l’entoure », souligne Frédéric Magnin.

L’évolution du site de Meyrin depuis 60 ans. Pour chaque période, les nouveaux bâtiments sont représentés en rouge. Du coin supérieur gauche au coin inférieur droit : 1950-60, 1960-75, 1975-85 et 1985-2010.

Ces constats ont mené le département GS à lancer plusieurs initiatives à l’intérieur et hors de ses clôtures. Un plan directeur (« Masterplan ») a été approuvé l’an passé par le Directoire : il définit une stratégie générale du CERN en matière d’urbanisme, avec un plan d’évolution jusqu’en 2030. « Ce plan concerne tous les aspects de l’urbanisme, le bâti, le paysage, mais aussi la mobilité, l’environnement et l’énergie, indique Frédéric Magnin. Avec cette vision d’ensemble, l’objectif est de parvenir à un développement plus cohérent. » Un plan d’action doit découler de ce plan directeur. Mais déjà des actions concrètes ont été prises. Tous les projets d’infrastructure font désormais l’objet d’une demande spéciale (Proposition de projet d’infrastructure), examinée par le Directoire et répondant à un certain nombre de critères. Cette procédure doit assurer une plus grande cohérence des projets et des priorités plus fine à l’échelle de l’Organisation.

À l’extérieur de ses clôtures, le CERN a renforcé ses échanges avec les acteurs régionaux de l’urbanisme. De par leur position stratégique, à la frontière franco-suisse, sur un axe de circulation routière dense, les sites du CERN sont une composante stratégique du projet d’agglomération franco-valdo-genevoise, autrement appelé le Grand Genève. Le CERN est de ce fait particulièrement impliqué dans les discussions concernant une partie de ce projet, le Périmètre d’aménagement coordonné d’agglomération (PACA) Genève-Saint-Genis-Gex. Le premier espace public financé dans le cadre du projet d’agglomération concerne justement le CERN puisqu’il s’agit de l’Esplanade des particules. Toute la zone située entre le Globe et le CERN va être totalement réaménagée. Les travaux, qui ont pris du retard, devraient débuter l’an prochain. Les collaborations avec les acteurs locaux vont se poursuivre, dans le cadre du projet de tramway, par exemple, ou de la création de pistes cyclables.

par Corinne Pralavorio