La poésie de la (POP) science

Thomas Otto est l’unique Cernois à faire partie des gagnants du concours de poésie international POPScience, récemment organisé par le projet du même nom, financé par l'Union européenne. Le délégué à la Sécurité du département TE a remporté le prix dans la catégorie Langue anglaise grâce à trois poèmes inspirés par le CERN et les Cernois.

 

Thomas Otto dans le bâtiment 180 avec un aimant du LHC, une des sources d'inspiration de sa poésie.

 

C’est après avoir participé en tant que bénévole à l’édition 2014 de la Nuit européenne des chercheurs (qui coïncide avec le lancement officiel du concours de poésie POPScience), que Thomas Otto a décidé de participer à la compétition en proposant trois poèmes inspirés par le CERN. « J’ai toujours été intéressé par la poésie, mais je n’en avais encore jamais écrit, confie Thomas Otto. Pour ces textes, je me suis senti inspiré ; j’ai commencé par réfléchir aux analogies et métaphores possibles pour décrire le CERN et la vie de l’Organisation à un public non scientifique. »

Les trois poèmes rendent hommage au LHC, à l’expérience CMS et à la vie au CERN. Pendant le LS1, Thomas Otto a passé beaucoup de temps dans le tunnel du LHC, où il a trouvé l’inspiration. « Je réfléchissais sans cesse au moyen d'illustrer mes pensées par des images », explique-t-il. Il a placé le froid au cœur de son poème sur le LHC, de manière à représenter le caractère unique de la machine, plus froide que l’espace intersidéral, et a utilisé des images évocatrices pour décrire l’accélération des protons.

De toutes les expériences du CERN, c’est CMS qui l’a le plus inspiré, « en raison de son élégance et de sa nature compacte, précise-t-il. Lorsque l’on visite CMS, on peut découvrir l'expérience dans son ensemble et ainsi se rendre compte de sa réelle beauté. » Thomas Otto a également évoqué le champ magnétique grâce auquel les particules se déplacent, et a comparé le détecteur CMS, gigantesque et coloré, à « un animal mythique accroupi au profond de sa cave, avalant des grappes de protons », lesquels entrent ensuite en collision pour « recréer les origines » de notre Univers.

Après avoir écrit deux poèmes axés sur la science, il a décidé de consacrer le dernier aux Cernois. « Je trouve plutôt amusant de voir que, alors que leur travail quotidien consiste à aborder des questions très complexes, les scientifiques et les techniciens du CERN doivent aussi faire face aux petits tracas de la vie, comme trouver une place de parking ou faire la queue indéfiniment au restaurant », conclut-il.

Les poèmes gagnants de Thomas Otto

I - LHC

Froid
Froid glacial
Froid arctique
Froid nitrogène
Froid argon
Froid hélium
Plus froid que le cosmos:
Froid Superfluide Hélium


Dans le froid,
Des courants puissants
Engendrent des forces magnétiques
Qui font entrer des protons à droite et à gauche.

Protons qui voyagent sur les crêtes de vagues éthérées
Voisines à la vitesse de la lumière
100 milliards à la fois, une galaxie de protons.


Vague après vague émergeant du froid
Versant des galaxies dans le vide
Des galaxies de protons collisionnent
Pour recréer les origines.

II – CMS

Un cylindre de verre et d’acier,
Un animal mythique accroupi au profond de sa cave,
Avalant des grappes de protons,
Comme une grenouille qui attrape des mouches.

Protons qui collisionnent, les débris sur voies courbées par des forces magnétiques
Signaux électriques à travers un réseau de câbles
Les pensées de l’animal s’allument,
Mémoire des origines.

III - CERN

Cerveaux brillants
Abordent d’ardus problèmes:
Justesse des données,
Beauté de la théorie,
Et origines de l’univers visible.


Chercheurs chevronnés,
À l’aise avec la plus récente science physique:
Maniant cordes et déclencheurs,
Voyant la lumière dans des cristaux,
Et intégrant plus de 26 dimensions cachées.

Au déjeuner,
Un défi comme nul autre:
Chercher une place pour se garer,
Faire la queue pour le menu,
Et chercher une place où poser leur plateau du repas.

Vous pouvez télécharger les livres électroniques regroupant les œuvres des gagnants du concours POPScience ici. Pour celui rassemblant les poèmes de Thomas Otto, cliquez ici. 

 

par Rosaria Marraffino