Arrêt technique hivernal : se former à la sécurité

Comme il a été annoncé dans l’édition précédente du Bulletin (voir ici), les accélérateurs font actuellement l’objet de travaux de maintenance dans le cadre de l’arrêt technique hivernal (Year End Technical Stop – YETS). Des centaines de personnes travaillent simultanément sur différentes machines ; parmi elles, beaucoup doivent être formées pour pouvoir travailler sous terre en toute sécurité. La conséquence est une nette augmentation du nombre de demandes de formation en matière de sécurité, la plupart à la dernière minute. Ces demandes sont actuellement traitées, non sans difficultés.

 

Dans la maquette du LHC, une fuite d'hélium est simulée. Dans cette situation stressante, les personnes en formation apprennent comment mettre leur masque en moins de 40 secondes.
 

« La formation la plus demandée est le cours en salle "Masque auto-sauveteur", explique Christoph Balle, chef de la section Formation à la sécurité. Ce cours vise à préparer les personnes aux risques liés au manque d’oxygène dans les zones souterraines du CERN, et à leur montrer comment mettre correctement le masque et comment évacuer la zone en toute sécurité en cas d’urgence. » Il est obligatoire de savoir utiliser le masque dans les zones souterraines du complexe du LHC (SPS, tunnel du LHC, expériences, etc.). Aussi les personnes devant accéder à ces zones doivent-elles avoir suivi, soit le cours « initial » (dont la validité est de trois ans), soit le cours « recyclage ».

« Nous prions les chefs de projet, les superviseurs, les coordinateurs de travaux et toutes les personnes concernées de prévoir leurs demandes d’accès et, par conséquent, leurs demandes de formation, le plus tôt possible, idéalement au moins un mois à l’avance », précise Christoph. La section Formation à la sécurité pourra ainsi répondre aux besoins de formation en constante augmentation pour l’arrêt technique hivernal, et gérer plus efficacement ses offres futures de cours.

Les participants apprécient la qualité de ce cours qui, grâce au nombre limité d’inscrits par session (12 au maximum), permet au formateur de se concentrer vraiment sur les aspects pratiques. « Ainsi, on est sûr que les personnes seront bien formées et qu’elles seront armées pour faire face aux situations d’urgence et de stress, poursuit Christoph. Comme nous tenons à offrir à tous le même niveau de formation, nous ne pouvons pas augmenter le nombre de participants par session. Ainsi, afin de répondre à la forte demande actuelle, nous avons dû augmenter le nombre de sessions par semaine, qui est passé de deux à cinq. »

« En conséquence, nous pouvons avoir un peu de mal à traiter les demandes de dernière minute, car un travail important – souvent sous-estimé – doit être effectué pour organiser, gérer et garantir la qualité de chaque session », souligne Christoph. Les coordinateurs des cours doivent réserver les salles, s’assurer que les techniciens peuvent être présents sur le site de la formation, vérifier la disponibilité des formateurs, et envoyer les invitations aux participants, et ce pour chaque session.

« Je tiens à souligner que tous nos formateurs internes – au nombre de 20 pour le cours "Masque auto-sauveteur" – sont des volontaires, ajoute Christoph. Pour des questions de sécurité propres au CERN, ils ne peuvent pas être remplacés par du personnel externe. Ils connaissent très bien le sujet, car ils travaillent souvent dans les mêmes conditions que lors de la formation. Je tiens à les remercier tous pour leur engagement, leur professionnalisme, leur flexibilité et leur disponibilité, même lorsque les délais sont très courts. » 

« Dans un registre plus léger, poursuit Christoph, j’aimerais ajouter que nous avons récemment fêté la centième session de cours animée par Aniello Russo, l’un de nos formateurs aux masques auto-sauveteurs. Nous sommes fiers de son engagement, et nous avons hâte de fêter la centième session d’un autre formateur. »

par Rosaria Marraffino