Des chevaux pour entretenir les forêts du CERN

Des chevaux sont mis à contribution pour évacuer des arbres abattus dans les forêts du CERN, sous l’impulsion de l’Office national des forêts.

 

Le domaine du CERN couvre 625 hectares, dont 200 hectares environ sont des sites clôturés sur lesquels se déroulent les activités de recherche du CERN. Les terrains restants sont des champs loués à des agriculteurs et environ 90 ha sont des zones forestières, principalement en France, gérées par l’Office national des forêts (ONF) dans le cadre d’une convention signée avec le CERN en 2010.

L’entretien des forêts du CERN nécessite des travaux réguliers, comme la mise en lumière des jeunes pousses, la sélection des jeunes arbres les plus vigoureux et l’exploitation des arbres arrivés à maturité.

Pour l’évacuation des arbres abattus, l’ONF a décidé de faire appel en ce mois de juin 2016, dans les bois de Prévessin, au débardage avec chevaux. Comme l’explique Florent Daloz, le débardeur sélectionné par l’ONF, l’activité de débardage avec chevaux avait complètement disparu dans les années 1960 pour réapparaître dans les années 1980 et 1990 dans les forêts, mais également dans les vignobles. Aujourd’hui, une quinzaine d’éleveurs proposent cette activité en Rhône-Alpes.

Le débardage avec chevaux est plus respecteux pour les terrains, favorise un développement plus durable et est également complémentaire aux moyens mécaniques. « Cette méthode permet de  réduire le nombre de pistes pour les engins mécaniques en assignant aux chevaux les tâches de tractions des troncs du sous-bois vers les pistes forestières, explique Erwan Le Marrec, technicien forestier de l’ONF en charge des forêts du CERN. L’impact sur les sols forestiers est ainsi réduit et les coupes mieux acceptées par la population. »

Django et Blues, un cheval de trait du Nord et un cheval Ardennais, sont ainsi mis à contribution sous les ordres de leur propriétaire. Ces ordres peuvent être doubles : à la voix pour annoncer la manœuvre, à la corde pour confirmer l’ordre vocal.

L’exploitation de la parcelle de 11 ha va permettre de produire 74 m3 de grume de chêne de qualité « sciage-menuiserie » ainsi que 150 m3 de chêne de qualité « bois de chauffage » qui seront vendus à différents acheteurs professionnels.

« Les nombreux promeneurs et sportifs qui traversent les bois du CERN apprécient de surcroît cet effort de gestion « douce » de la forêt effectuée par l’ONF et le CERN »,  souligne Mathieu Fontaine, responsable du Service des espaces verts. 

par François Briard