LHC : les tests en phase d’accélération

Les circuits des quadripôles et des aimants dipôles principaux ont été portés à 10 200 A, dans le secteur 4-5. Le secteur 5-6, en cours de refroidissement sera le prochain à passer les tests électriques qui vont s’accélérer dans les prochaines semaines.

Effervescence dans la salle de contrôle pendant la réalisation des tests électriques.

De novembre à la mi-février, les tests électriques se sont multipliés sur le secteur 4-5. Une fois la température de 1,9K (-271°C) stabilisée début décembre, une première montée en courant a d’abord permis d’atteindre 8500 ampères. Ensuite, les circuits des quadripôles et des aimants dipôles principaux ont successivement été portés à 10 200 ampères la dernière semaine de janvier, puis 10 800 ampères en février. À cette intensité, les aimants pourraient guider un faisceau de protons de 6 TeV. Quelques « quenchs de training » (transitions résistives) ont été effectués.

138 circuits supraconducteurs montent en puissance à l’unisson, à une énergie équivalant à un faisceau de 5,3 TeV.

« Compte tenu du temps limité, nous avons préféré nous arrêter à ce niveau d’énergie très proche de la cible et procéder à la mise en service du grand nombre de circuits, 200 présents dans chaque secteur, avant que ce dernier ne soit réchauffé. Les mécaniciens doivent connecter le triplet (aimant de focalisation de part et d’autre des expériences). Nous avons balayé la totalité des circuits pour vérifier leur bon fonctionnement. On sait aujourd’hui qu’il n’y a pas de corrections majeures à apporter aux circuits électriques de ce secteur. » commente Roberto Saban, coordinateur de la mise en service des systèmes techniques du LHC.

« L’expérience du secteur 7-8 nous a déjà permis de valider et d’améliorer les procédures, les outils, notre compréhension des phénomènes observés. Ceci a une valeur inestimable pour les secteurs suivants. Nous en avons la confirmation car la mise en service du secteur 4-5 a été plus rapide, plus efficace », poursuit-il.

Les équipes assurant l’opération et celles propriétaires des équipements dans les départements AB, AT et TS ont travaillé d’arrache pieds pour optimiser les tests. Ceci a été facilité par l’existence d’outils d’assistance à l’exécution et à l’analyse des tests.

La mise en service du LHC a commencé par le secteur 7-8, en juin 2007. Durant l’été dernier, les circuits des quadripôles de ce secteur avaient atteint le courant de 6500 ampères (Bulletin 30-31/2007 du 23 juillet 2007). Le prochain secteur à passer le cap des 10 000 ampères sera le 5-6, actuellement en cours de refroidissement. Fin mars, il atteindra la température de 1,9 K et sera soumis aux mêmes essais que sur le secteur 4-5. Forte de l’expérience acquise, cette mise en service devrait prendre encore moins de temps.

À partir de fin avril, les équipes assurant la mise en service du LHC auront à disposition toutes les deux semaines un nouveau secteur à 1,9K prêt pour débuter les tests.

« Nous travaillons sur des équipements uniques et superbes de technologie avec des outils performants. Je suis confiant dans le professionnalisme et la motivation des équipes et je crois que nous pouvons relever le challenge de la mise en service pour cet été», conclut Roberto Saban.