Préparatifs pour le redémarrage



La fin d’une semaine de réunions du Conseil est une bonne occasion de vous tenir informés de la situation du LHC, et je suis heureux de pouvoir dire qu’aujourd’hui nous avions plusieurs bonnes nouvelles à annoncer aux délégations. En deux mots, nous sommes toujours dans les temps pour un redémarrage du LHC en toute sécurité cette année, certes 2 ou 3 semaines plus tard que ce que nous espérions lors de l’atelier de Chamonix.

Cette semaine de réunions du Conseil a été marquée par plusieurs avancées d’une importance capitale pour l’avenir. Je suis particulièrement satisfait que le Conseil ait approuvé le plan à moyen terme et le budget pour 2010 proposés par la Direction. Il s'agit là d'une importante marque de confiance envers chacun d’entre vous. Le Président du Conseil rendant compte des activités du Conseil dans la présente édition du Bulletin, je me concentrerai sur la situation du LHC.

Un travail considérable a été réalisé pour avoir une parfaite compréhension des connexions électriques des câbles supraconducteurs et des stabilisateurs en cuivre du LHC. C’est l’une de ces connexions qui a été à l’origine de l’incident, survenu en septembre dernier, ayant entraîné l’interruption de l’exploitation du LHC. Depuis, nous avons énormément appris. Les nouvelles sont bonnes dans l’ensemble, mais il y a également matière à réflexion. La bonne nouvelle, c’est que les mesures réalisées jusqu’à présent indiquent toutes que nous serons prêts en septembre ou en octobre à exploiter le LHC en toute sécurité dans la gamme des 4-5 TeV par faisceau. Néanmoins, ces mêmes tests nous montrent que certains travaux devront être effectués avant que le LHC ne puisse fonctionner en toute sécurité à une énergie supérieure à 5 TeV. Ces travaux seront réalisés lors de périodes d’arrêt ultérieures.

Beaucoup d’entre vous ont sans doute entendu, ou lu sur le site web du LHC, que le réchauffement du secteur 4-5 est en cours. Nous aurons ainsi la certitude de comprendre pleinement les connexions électriques. Nous procédons au réchauffement de ce secteur parce que nous avons élaboré une nouvelle technique non invasive pour examiner les connexions. Des mesures ont été effectuées dans ce secteur à une température de 80 K, révélant au moins une connexion suspecte. Réchauffer le secteur permet de vérifier à température ambiante les résultats des essais et, ainsi, de confirmer la fiabilité de l’essai à 80 K. Si les mesures faites à 80 K sont validées, les connexions suspectes dans ce secteur seront réparées. Plus important encore, la validation des mesures effectuées à 80 K permettra de mesurer la résistance des connexions dans les trois derniers secteurs à cette température, ce qui évitera d’avoir à réchauffer ces derniers, opération qui prendrait du temps. Une fois ces nouvelles mesures effectuées, il nous faudra prendre en compte le facteur temps dans le choix du niveau d'énergie : une exploitation à 4 TeV, par exemple, n’entraînerait pas de réparations supplémentaires, tandis qu'à 5 TeV davantage de travaux pourraient s'avérer nécessaires. Les mesures effectuées dans ces trois derniers secteurs nous permettront de déterminer l’énergie dans la gamme des 4-5 TeV et d’arrêter la date de démarrage de l’exploitation initiale du LHC.

Le Bulletin continuera de vous tenir au courant de la situation du LHC et, si vous souhaitez en savoir plus, Steve Myers (au CERN) et Jim Strait (au Laboratoire Fermi) présenteront des exposés détaillés sur le sujet le 2 juillet. Celui de Steve Myers sera retransmis sur le web à l’adresse suivante:

http://www.cern.ch/webcast

Rolf Heuer