Les astroparticules à la conquête du public

Du 10 au 17 octobre s’est déroulée la première semaine européenne de la physique des astroparticules. Un moyen de faire découvrir au public cette branche de la science encore méconnue.


Le public a pu rencontrer les chercheurs et découvrir une branche méconnue de la physique.


Un laser traversait le ciel parisien à chaque fois qu’un muon était détecté au sommet de la tour Montparnasse.

2009 a été désignée année mondiale de l’astronomie, afin de célébrer les 400 ans des premières observations à la lunette astronomique par Galilée. Si le public connaît cette discipline et s’y intéresse, on ne peut pas en dire autant de l’étude des astroparticules, une des déclinaisons modernes de l’astronomie s’approchant de la physique des particules.

Le réseau Aspera, dont fait partie le CERN, coordonne la recherche européenne sur les astroparticules. Il a voulu profiter de l’attention portée à l’astronomie pour faire connaître les travaux actuels dans son domaine en organisant la semaine européenne de la physique des astroparticules.

L’un des événements phare de cette semaine avait lieu à l’initiative de l’IN2P3 dans la capitale française, où un laser, reliant l’observatoire de Paris à la tour Montparnasse, illuminait le ciel à chaque détection d’un muon venu de l’espace. Une façon d’attirer l’attention: «La presse en a beaucoup parlé à Paris», raconte Arnaud Marsollier, responsable de la communication pour Aspera et l’un des initiateurs de l’événement. «L’initiative a été une caisse de résonnance pour les manifestations qui avaient lieu dans les différents pays participants.»

Mais une fois suscitée la curiosité du public, il restait à y répondre. Pour cela, à chacun sa recette. En tout, c’est une quarantaine d’événements qui ont eu lieu pendant cette semaine dans 10 pays européens, et même après. «Il y a eu beaucoup de conférences, c’est ce qui est le plus facile à organiser», détaille Arnaud Marsollier. «À Paris, un ‘bar des sciences’ a permis au public de débattre avec les chercheurs. À Rome, une grande exposition a ouvert ses portes fin octobre. Et en Espagne, la physique a même été montrée sous la forme d’un spectacle de magie.»

«Le but était de présenter au public les expériences qui existent, d’expliquer comment elles fonctionnent, ce que l’on cherche et quels résultats nous avons déjà», poursuit Arnaud Marsollier. Il y a une vraie envie d’en savoir plus de la part du public, mais le sujet est compliqué. Il y a un vrai effort de pédagogie et de communication à faire.» En tout cas, le public a apprécié la démarche des scientifiques venus leur parler de leur recherches sur l’Univers.

Mais pour les organisateurs, l’objectif était également de mobiliser les physiciens autour de la vulgarisation de leur discipline. «Nous allons nous réunir pour tirer le bilan de ce qui a marché ou pas, conclut Arnaud Marsollier. Je pense que certains auront envie de refaire l’expérience». Une deuxième semaine européenne? Peut-être pas tout de suite. Mais 2012 sera le centenaire de la découverte des rayons cosmiques: une bonne occasion de se tourner de nouveau vers le public.

Antoine Cappelle