Beaucoup d’expériences positives



Lorsque les membres du nouveau Comité consultatif pour les machines du CERN (CMAC) se sont réunis pour la première fois lundi dernier, les nouvelles venant du LHC étaient bonnes. Le week-end précédent, les tests d’injection pour les deux faisceaux du LHC avaient été concluants. En d’autres termes, nous avons eu un faisceau dans le LHC pour la première fois depuis septembre 2008. Si cela est de bon augure pour la suite, il ne faudrait toutefois pas nous emballer. La route est encore longue avant les tout premiers résultats de physique à la nouvelle frontière des hautes énergies.

Comme cela a été annoncé dans de précédents numéros du Bulletin, le bilan dressé du nouveau système de détection-prévention des transitions résistives (QPS) s’avère très positif. Nous pouvons déjà suivre le LHC bien mieux que par le passé. À ce jour, le QPS a été mis à l’épreuve pour trois des huit secteurs du LHC et nous avons également procédé à des essais de mise sous tension de ces secteurs jusqu’à 2000 ampères, l’équivalent d’environ 1,2 TeV par faisceau. L’étape suivante consistera à porter lentement l’intensité à 4000, puis 6000 ampères, le niveau requis pour l’exploitation à 3,5 TeV. Cela prendra quelques semaines.

De là, nous devrions pouvoir faire circuler les premiers faisceaux de 2009 d’ici la deuxième moitié de novembre, suivis peu après de collisions à l’énergie d’injection. Si tout se passe bien, nous pourrions obtenir les premières collisions à haute énergie avant la pause hivernale – le plus beau cadeau de Noël que je puisse espérer. Mettre en route un nouvel accélérateur est toutefois un processus complexe et nous ajustons le calendrier du LHC toutes les semaines, en fonction des progrès accomplis. La semaine dernière encore, nous avons détecté une fuite d’hélium qui a mobilisé toute notre attention. Heureusement, l’incident a pu être géré et ne nous a pas ralentis. La mise en service du LHC à 3,5 TeV, qui prendra plusieurs semaines, constitue à présent la priorité absolue.

Le redémarrage du LHC se fait avec prudence, pas à pas - une approche à laquelle le CMAC a souscrit pleinement. À la fin de la réunion, je me suis entretenu avec Thomas Roser, président du CMAC et président adjoint pour les accélérateurs du Laboratoire national de Brookhaven (États-Unis), qui m’a dit: «À ce stade du projet, c’est bien de constater que tout se déroule sans accrocs». Et il sait de quoi il parle, lui qui a assisté, il y a dix ans, au démarrage du RHIC (Brookhaven).

Rolf Heuer