Un partenariat entre la physique et la santé

 Depuis la construction des premiers accélérateurs de particules dans les années 20 et 30 par des pionniers tels Rolf Wideröe and Ernest Lawrence, la physique des particules n’a cessé de contribuer aux progrès de la médecine.


Actuellement, plus de la moitié des accélérateurs de particules en service dans le monde sont utilisés en médecine, et, jour après jour, des applications de plus en plus diverses leur sont trouvées. Il en va de même pour la technologie des détecteurs de particules. Dans les années 70, le CERN a joué un rôle important lors de l'apparition de la technologie de la tomographie par émission de positons (TEP) en construisant des prototypes de scanners dans le cadre d’une collaboration avec l’Hôpital cantonal de Genève. Cette tradition s'est perpétuée jusqu'à ce jour : la technologie des cristaux mise au point pour le LEP, associée à l’électronique développée pour le LHC, a ouvert la voie aux scanners hybrides TEP/IRM.

Nous pouvons être fiers de ces résultats à tous égards, mais il est possible de faire encore mieux. Par le passé, le transfert de connaissances et de technologies entre le monde biomédical et celui de la physique était sporadique ; il tenait plus au hasard qu’à une véritable stratégie. C’est la raison pour laquelle le CERN, du 2 au 4 février, a accueilli un atelier sur le thème de la physique au service de la santé et demandé aux participants d’élaborer une stratégie qui permettra aux deux communautés de collaborer plus étroitement à l’avenir.

L’atelier fut un succès. Il a permis de rassembler environ 400 physiciens, biologistes et professionnels du domaine médical du monde entier, dont des pionniers comme David Townsend, qui a joué un rôle décisif dans les débuts de la tomographie par émission de positons, ainsi que des personnalités à la pointe des développements actuels.

L’atelier s’était fixé pour objectifs de faire un tour d'horizon des avancées dans le domaine des applications de la physique aux sciences de la vie, de stimuler les échanges entre les différentes communautés et de déterminer les sujets les mieux adaptés à de nouvelles études en matière de diagnostic et de traitement. Il a exploré les points de synergie entre la physique et ses propres retombées pour trouver des moyens de lutter contre les maladies, en se concentrant sur la radiobiologie, les accélérateurs, la production de radionucléides, les détecteurs et l’utilisation des technologies de l’information. Le document d’orientation stratégique fait toujours l’objet de délibérations, mais je suis certain qu’il tracera la voie d’un partenariat encore plus étroit entre la physique et la santé.

par Rolf Heuer