« Pérégrinations à l’infini »

L’art s’invite dans le jardin du Globe : dès septembre, vous pourrez y admirer une impressionnante sculpture d’acier, symbole moderne de l’évolution de la science à travers les âges.

 

Image de synthèse de l'impressionnante sculpture qui ornera le jardin du Globe dès septembre.

Les travaux sont en marche sur la place Galileo Galilei attenante au Globe de la science et de l’innovation. Bientôt, l’endroit accueillera une œuvre d’art monumentale : une sculpture en acier inoxydable de 15 tonnes, de 7 mètres de haut sur plus de 10 mètres de large.

L’histoire de cette œuvre commence en 2005, quand Gayle Hermick, sculptrice canadienne, découvre le CERN. « Lors de ma première visite au Laboratoire, j’ai été fascinée par l’immensité du LHC et par ce qu’il représente : une expérience reposant sur des siècles d’exploration scientifique, se souvient-elle. Les théories physiques actuelles succèdent à celles qui les ont précédées et ainsi de suite. Les liens que tissent les théories entre elles forment une trame au motif élaboré et constituent l’histoire de la science. »

De cette « rencontre » stimulante entre l’artiste et le CERN naît un projet. Baptisé Pérégrinations à l’infini, il prend la forme d’un ruban d’acier s’enroulant et se déroulant au gré des possibilités – infinies – et retraçant, sur près de 4000 ans, une partie de l’histoire des connaissances scientifiques et techniques à travers le monde. « Sur une des faces du ruban sont inscrites, dans leur langue d’origine, 396 grandes découvertes accompagnées des noms de leurs ‘découvreurs’, explique Bernard Pellequer, responsable de la programmation des événements du Globe, en charge de la mise en œuvre de ce projet. L’histoire commence en Mésopotamie, avec le calcul sexagésimal, et s’achève (pour le moment) au CERN, avec la découverte du boson de Higgs. Bien sûr, l’exploration continue, c’est pourquoi le bout du ruban reste en suspension, comme en attente de la suite des événements… » Étape par étape, les visiteurs peuvent ainsi suivre le cours de l’histoire des sciences, et retrouver, ici ou là, quelques noms familiers. Sur l’autre face, c’est le langage de la science que Gayle Hermick a voulu mettre en exergue. Du populaire théorème de Pythagore à l’énigmatique équation lagrangienne du Modèle standard, l’alphabet des mathématiques se complexifie à mesure que se déroule le ruban.

Symboliquement, les connexions avec le CERN sont multiples. Technologiquement d’abord, puisque la sculptrice a choisi de travailler un métal industriel, l’acier inoxydable, qu’il a fallu découper au laser. Du point de vue de la diversité, ensuite. En mettant à l’honneur les hommes et les femmes du monde qui ont fait la science à travers les âges, l’œuvre de Gayle Hermick renvoie à la nature même du CERN, dont l’existence repose sur la collaboration internationale. Enfin, cette sculpture, comme le Globe lui-même, joue le rôle de passerelle entre la science et la société. « Cette œuvre permettra aux visiteurs d’appréhender une partie de l’histoire des sciences, de ses balbutiements à aujourd’hui, souligne Bernard Pellequer. Ce rôle d’éducation est aussi une des missions fondamentales du CERN. »


La sculpture Pérégrinations à l’infini sera inaugurée fin septembre. L’ensemble des coûts de création et de construction de l’œuvre ont été supportés par une donation exclusive de la Fondation Meyrinoise du Casino. Elle a été exécutée par la société de construction suisse SENN-AG.

par Anaïs Schaeffer