Message sur le référendum au Royaume-Uni concernant l’UE
Chers collègues,
Vous êtes nombreux à vous inquiéter des conséquences pour le CERN, et pour les relations entre le Royaume-Uni et le Laboratoire, du résultat du vote qui a eu lieu le 23 juin au Royaume-Uni. Le CERN est une organisation intergouvernementale régie par une convention qui lui est propre. Nous ne faisons pas partie de l’Union européenne, et plusieurs de nos États membres, dont la Suisse, où est établi notre siège, ne sont pas membres de l’Union européenne. Le choix fait par les citoyens du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne est sans incidence sur la qualité d’État membre du CERN de ce pays. Nous entendons poursuivre pendant encore longtemps la relation très constructive que nous avons nouée avec le Royaume-Uni, l’un de nos membres fondateurs.
Les fondements du CERN reposent sur le principe de la collaboration internationale, qui est à la base des résultats remarquables obtenus au fil des ans. Nous continuerons à nous efforcer de manière proactive d’encourager encore plus la collaboration internationale en physique des particules, et contribuerons à faire en sorte que le Royaume-Uni conserve un rôle très actif.
Les ressortissants du Royaume-Uni pourront toujours postuler à toutes les catégories d’emploi au CERN et les entreprises du Royaume-Uni pourront continuer à soumissionner pour tous les contrats au CERN. Le résultat du référendum ne change rien pour les membres du personnel du CERN. Toutefois, les personnels des entreprises du Royaume-Uni sous contrat avec le CERN seront peut-être tenus de suivre plus de procédures administratives que leurs homologues de l’Union européenne avant de pouvoir travailler au CERN.
Le CERN a passé avec ses États hôtes des accords spécifiques en application desquels les membres de son personnel peuvent résider dans l’un ou l’autre de ces États. En vertu de ces accords, les conjoints de membres du personnel du CERN ont le droit de travailler en France et en Suisse, sous certaines conditions. Les membres du personnel du CERN ont également le droit de prendre leur retraite en France et en Suisse, sous certaines conditions. Ces conditions sont plus strictes pour les États qui ne sont pas membres de l’Union européenne.
L’essentiel du programme de recherche du CERN est financé par les États membres. Toutefois, le CERN bénéficie également de nombreuses subventions de l’Union européenne dans des domaines allant de l’informatique au développement d'accélérateurs et de détecteurs. Le résultat du référendum n’affecte pas les relations entre le CERN et l’Union européenne. Ainsi, le CERN pourra encore postuler pour des financements au titre d’un programme-cadre. Les instituts d’États membres du CERN qui ne sont pas membres de l’Union européenne et qui n’ont pas passé d’accords spécifiques avec celle-ci peuvent participer à des projets CERN-UE, mais ne peuvent pas diriger de tels projets, ni recevoir de financements de l’Union européenne.
Tant que le CERN est le bénéficiaire du financement de l’Union européenne pour l’octroi de bourses Marie Skłodowska-Curie, les ressortissants du Royaume-Uni pourront postuler pour une bourse Marie Skłodowska-Curie au CERN.
Cordialement,
Fabiola Gianotti