Coin des délégués

Comme nous vous l’avions promis, nous allons continuer à donner la parole à des délégués de l’Association du personnel du CERN, des hommes et des femmes qui s’engagent pour travailler à la défense de vos conditions de travail.

Aujourd’hui, c’est Georges-Henry Hemelsoet qui va répondre à nos questions.

Bonjour Georges-Henry, merci de t’être prêté au jeu de l’interview. Est-ce que tu peux te présenter en quelques lignes et nous expliquer ton travail au CERN ?

Bonjour, je m'appelle donc Georges-Henry Hemelsoet. Je suis marié et j'ai trois enfants qui sont adultes maintenant. Je travaille depuis 27 ans au CERN et j'ai toujours travaillé dans le groupe opération car j'aime beaucoup être au cœur de l'action et me sentir utile. J'ai eu une interruption de quatre ans pour aller au groupe contrôle mais ce travail me plaisait moins que celui de l'opération. J'ai dû arrêter mon travail en ‘’shift’’ (pour des raisons médicales) ce qui me permet de pouvoir consacrer plus de temps à l'Association du personnel. J'aime bien tout ce qui est nouvelle technologie, le domaine de l’électronique et à la faveur du confinement je me suis découvert une nouvelle passion pour le jardinage et plus particulièrement pour la culture de légumes.

 Quand et comment as-tu rejoint l’Association du personnel (AP) ? Et quelles sont tes activités à l’AP ?

J'ai eu un premier passage à l'Association du personnel au début de ma carrière mais malheureusement les horaires de travail en ‘’shift’’ ne m’ont pas permis d'accomplir ma mission de délégué de façon satisfaisante et comme j’aime le travail bien fait j’ai décidé de me concentrer sur ma carrière mais l’Association du personnel a continué à trotter dans un coin de ma tête toutes ces années.

À la suite de la dernière révision quinquennale, je me suis retrouvé bloqué dans ma filière de carrière et mis dans un benchmark job qui ne correspond pas à mon diplôme, comme pas mal d’entre nous. Franchement, j’étais désemparé, je ne voyais vraiment pas comment me sortir de cette situation. Je me suis tourné vers l’Association du personnel afin d’y trouver l’assistance nécessaire pour effectuer un recours interne. Une équipe professionnelle m’a reçu, m’a écouté et m’a conseillé sur les démarches à faire.

Quand j'ai quitté le travail en shift c’est naturellement que je suis venu à l’Association pour, à mon tour, pouvoir aider mes collègues. J’y ai retrouvé beaucoup de gens compétents avec lesquels j’avais déjà eu l’occasion de travailler. Je suis assidument les réunions des commissions InFormAction et Conditions d’emploi et j’aimerais augmenter le temps que je consacre à l’Association du personnel après le déconfinement.

Tu souhaites donc passer plus de temps à travailler pour l’Association du personnel, qu’est-ce que l’Association du personnel représente pour toi ?

Oui c’est exact ! Je suis arrivé au CERN dans une très bonne période puisque j’ai pu obtenir mon contrat à durée indéterminée au bout de quatre ans et que j’ai toujours eu des projets intéressants à réaliser. Mais je remarque que nos conditions d’emploi sont de plus en plus menacées et qu’il faut aujourd’hui se battre quasiment quotidiennement pour que le CERN continue d’être le pôle d’excellence qu’il a toujours été.

L’Association du personnel est l’endroit où l’on peut être force de proposition pour améliorer nos conditions, pour être acteur de cette formidable aventure qu’est le CERN et où on peut travailler et mettre en avant ce qui fait la spécificité de cette Organisation afin de la rendre plus attractive pour les jeunes qui arrivent aujourd’hui et les futures générations .

Tu nous as expliqué avec tes mots ce qu’est l’Association et pourquoi c’est important d’être délégué du personnel. Qu’est-ce qui t’a personnellement convaincu de (re)signer pour cette aventure ?

J’ai extrêmement mal vécu que mon superviseur, qui était un manager exceptionnel, décide de ne pas accepter son contrat à durée indéterminée et je me suis posé beaucoup de questions. Pourquoi et comment une personne pouvait en arriver à refuser un CDI au CERN ? Il y avait quelque chose qui ne ‘’matchait’’ pas ou plutôt plus avec les attentes de la nouvelle génération. Que pouvais-je faire à mon niveau pour rendre de nouveau le CERN attractif vis à vis de cette jeune génération ?

Et c’est pourquoi je participe à la Commission condition d’emploi !

Je me forme et me tiens au courant des décisions prises par le Conseil du personnel, j’essaie de convaincre mes collègues d'adhérer et de soutenir l’Association afin qu’elle soit encore plus représentative de ce qui, pour moi, est la composante principale du CERN : son personnel.

Comment est-ce que tu vis cette mission de délégué du personnel ?

Je ne suis délégué que depuis cette année et certains de mes collègues délégués ont déjà beaucoup d'expérience. Je me rends compte que j’ai un gros travail de formation à faire, beaucoup de choses nouvelles à apprendre mais je peux quand même apporter mes idées et me sentir utile dans les commissions auxquelles je participe. Je suis très bien entouré par les membres du Conseil du personnel qui eux sont une source de savoir et d’expérience pour l’Association. J’ai hâte que le confinement soit terminé pour continuer à rencontrer mes collègues, pouvoir les informer de l’avancement des différentes commissions et pouvoir recueillir leurs commentaires et désirs par rapport à ce qu’ils vivent concrètement sur le terrain.

Combien de temps faut-il consacrer à sa mission de délégué ?

Le minimum à consacrer est de 10% de son temps mais entre les réunions des commissions du Conseil du personnel et les rencontres avec les collègues de mon département c’est vraiment très peu. Je pense que pour réussir sa mission de délégué, du moins les premières années, il faut plutôt tabler sur un engagement correspondant à 20% de son temps.

En participant aux réunions, rédigeant des notes, et me formant sur ces nouveaux sujets, je remplis facilement les 25 % que j’ai décidé de consacrer cette année à l’AP.

En cette période difficile, comment cela se passe-t-il avec ton travail de tous les jours au CERN ? Comment est-ce que tu t’organises avec cette période de confinement ? Est-ce que tu as des astuces à donner, des conseils pour nos lecteurs ?

Depuis que mes enfants ne sont plus à la maison, j’ai décidé de travailler à mi-temps. Je prends les vacances scolaires et je travaille comme bénévole un jour par semaine. Je consacre deux jours pour mon travail pour l’instrumentation faisceau et deux jours pour l’AP. En cette période de confinement je me connecte souvent par ZOOM et il est vrai que je trouve cela beaucoup plus fatigant, surtout lorsque les réunions connaissent des problèmes techniques comme des coupures, du son haché et se déroulent en anglais.

Ma suggestion ? Faites des pauses et variez vos activités. Pour que la journée de travail soit efficace, il est important de l’organiser avant même de commencer le télétravail. Cela contribue à gérer votre charge de travail et vos priorités de manière optimale. L’idéal étant de disposer d’un espace de travail dédié chez soi, personnellement j’ai fait de la chambre de mon fils (puisqu’il n’est plus à la maison) mon bureau, un espace dédié au travail qui me permet de faire une coupure physique dans ma maison.

Pendant cette période de confinement et de télétravail, l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle est généralement mis à rude épreuve et il faut savoir se trouver des petits moments pour soi afin de se recentrer sur des choses essentielles.

Attention, le télétravail n’est ni un jour de congé, ni un moment de surinvestissement professionnel. Même si au début du confinement, le télétravail me permettait de travailler encore plus que d’habitude, j’avais l’impression d’être encore plus performant qu’en temps normal mais je me suis vite rendu compte que ce n’étais pas la solution. Il faut au contraire être raisonnable dans son travail, le faire de façon convenable et s’autoriser des moments de pause bien mérités.

Que peux-tu nous dire de ton expérience de délégué ?

Contrairement à mon travail de développeur software au groupe opération où le travail est finalement très solitaire et individuel, ma première impression à l’AP est que la notion d’équipe est très présente. C’est quelque chose que j'apprécie beaucoup et, selon moi, l’Association aurait tout intérêt à exporter ce modèle pour le CERN dans son ensemble.  En deux mots, le travail d’équipe est source de motivation, d’engagement et de créativité. Il permet de développer davantage d’idées, de communiquer plus efficacement et d’obtenir de meilleurs résultats dans un environnement de travail plus agréable.

Le mot de la fin ?

Je ne peux que recommander au plus grand nombre de vivre l’expérience d’être délégué du personnel. Cela ouvre vraiment les yeux et cela permet de rencontrer des gens extraordinaires et de se sentir vraiment utile en représentant et défendant l’ensemble du personnel.

par Staff Association