Ceci n'est pas une simulation !

Dans le cadre du programme de mise en service d'ATLAS, le tonneau du calorimètre à tuiles a enregistré ses premiers événements sous terre, grâce à un déclenchement sur les rayons cosmiques.


Ce muon cosmique a été enregistré par le tonneau du calorimètre à tuiles d'ATLAS le 21 juin à 18 h 30. Le calorimètre, à géométrie de pointage, compte trois niveaux. Les trapèzes clairs représentent l'énergie déposée dans les tuiles de scintillateur du calorimètre, schématisé par un disque épais.


ATLAS a enregistré ses premiers événements dans sa caverne souterraine ! C'est dans la soirée du 21 juin que le détecteur, en cours d'installation dans le hall souterrain UX15, a franchi ce seuil psychologiquement important. Le tonneau du calorimètre hadronique a alors enregistré les premiers rayons cosmiques dans la caverne souterraine. La caverne d'ATLAS est traversée par environ un million de muons cosmiques toutes les 3 minutes. La collaboration a décidé de faire bon usage de quelques-uns d'entre eux pour la mise en service de son détecteur.

Un système de déclenchement spécial sélectionne les rayons cosmiques - essentiellement des muons - traversant diamétralement le détecteur, du haut vers le bas. Bien qu'il n'inclue que 8 seulement des 128 tranches du calorimètre (les "supertiroirs"), le déclencheur a permis d'observer de superbes trajectoires de muons traversant le détecteur.

Une tranche complète du détecteur ATLAS avait déjà fait l'objet d'essais en 2004, mais il s'agit cette fois des premiers événements enregistrés sous terre.

Durant deux semaines, des experts du CERN et de la Collaboration représentant les différentes disciplines (refroidissement, haute tension, électronique frontale, acquisition des données et informatique en différé) ont travaillé sous la direction de Richard Teuscher dans USA15, la salle de comptage voisine de la caverne principale d'ATLAS. Cette répétition avait pour objectifs la mise en service des systèmes matériels et logiciels, la surveillance de la stabilité à long terme et la vérification des performances des modules et de leur uniformité. Ces tests ont fait appel aux composants définitifs de la totalité de la chaîne de traitement des signaux, jusqu'à la salle de comptage. Une précieuse expérience pratique a ainsi pu être acquise pour l'ensemble du système du calorimètre à tuiles.

"La première image de rayons cosmiques depuis le puits d'ATLAS est comme un cliché qui aurait saisi des années de travail d'une équipe rassemblant des personnes de dizaines de pays du monde entier", souligne Robert Stanek, chef de projet pour le calorimètre à tuiles.

Cette étape n'est que la première d'un long programme de mise en service d'ATLAS. Dès que l'installation du tonneau du système magnétique toroïdal sera achevée, à l'automne 2005, le tonneau du calorimètre à tuile quittera son emplacement temporaire actuel pour gagner sa position définitive. Les branchements définitifs seront alors effectués. A l'automne, une partie du spectromètre à muons déjà installée dans le puits viendra s'ajouter au programme de mise en service. Le calorimètre électromagnétique sera à son tour intégré après avoir été refroidi au printemps 2006.


Une vue récente de la caverne d'ATLAS au moment de la descente, début juillet, de la sixième bobine toroïdale. Le calorimètre hadronique est visible au fond de la caverne.