ALICE relève le défi



La structure de support principale d'ALICE, sa «structure interne», en acier austénitique inoxydable, vient de subir de nombreux tests délicats permettant d'en vérifier l'intégrité avant de la faire descendre dans la caverne d'ALICE. Sur cette structure viendront se fixer les volumineux détecteurs placés à l'intérieur de l'aimant solénoïdal d'ALICE, comme la chambre à projection (TPC) et les détecteurs de rayonnement de transition et de temps de vol.

Une fois l'assemblage final terminé au CERN, il a fallu deux grandes grues mobiles pour soulever la structure de 14 tonnes et la faire basculer sur le côté. Elle a ensuite été placée dans le bâtiment SX2, l'une des zones d'assemblage en surface réservées à ALICE. La structure, qui mesure 8 m de diamètre et 7 m de long, a subi de nombreux tests dans sa nouvelle position, notamment des tests de contrôle géométrique: chacune des 18 cellules a été mesurée et des maquettes en bois ou en métal, aux dimensions exactes des équipements, y ont été placées. Plus crucial encore, il fallait vérifier le déplacement de la TPC de son module de support à sa position finale dans la structure interne, et tester l'assemblage des détecteurs centraux et des équipements annexes.

Un test en pleine charge a été réalisé grâce à une méthode relativement simple et économique consistant à poser des tuyaux ordinaires en PVC pleins d'eau tout autour de la structure de support, puis à remplir la zone centrale de barres de fer. Ainsi, la charge totale correspondait aux 77 tonnes des détecteurs que devra supporter la structure.

Ces tests sont cruciaux pour la structure interne, car il est impossible de vérifier une par une les 600 soudures réalisées pour tenir l'ensemble. Certaines d'entre elles sont en effet difficilement accessibles et le seul moyen de s'assurer que la structure résistera aux contraintes est de la charger réellement.

Une fois ces tests réussis, la structure en acier austénitique inoxydable a été descendue avec précaution dans le puits d'ALICE à l'aide d'une grue de 60 m de hauteur. Cette manoeuvre était délicate car la largeur du puits - 7,2 m - ne dépasse que de 20 cm celle de la structure. Diego Perini, ingénieur auprès de la collaboration ALICE, a expliqué que le conducteur de la grue a dû faire passer la structure par le toit du bâtiment, puis la descendre dans le puits du tunnel en communiquant avec un collègue au moyen d'une simple radio.