Premières notes d'OPERA


Lorsqu'il interagit, le neutrino donne naissance principalement à un muon et à une gerbe de hadrons. On voit ici 2 interactions dans la matière du détecteur OPERA : à gauche dans les plaques d'acier du premier aimant, à droite dans les compteurs à scintillation de la cible.

Au Gran Sasso en Italie, OPERA a commencé à jouer sa partition. Et c'est l'harmonie parfaite avec la petite musique de CNGS qui lui envoie son faisceau de neutrinos depuis le CERN, à 732 kilomètres de distance. Ainsi, OPERA a écrit ses premières notes le 18 août 2006 en enregistrant les premières traces correspondant aux interactions des neutrinos du CNGS dans ses détecteurs.

C'est la satisfaction de part et d'autre des Alpes puisque la qualité du faisceau du CNGS est conforme aux attentes, tout comme les premières traces observées par OPERA qui enregistre des données pratiquement sans aucun temps mort. Durant cinq jours, un peu plus de 300 interactions corrélées avec le faisceau envoyé par le CNGS ont été identifiées, ce qui correspond au nombre prévu. Cette première phase a permis de vérifier le fonctionnement correct des détecteurs électroniques (4000 m2 de RPC, 6000 m2 de compteurs à scintillation, 2 aimants) avec le système final d'acquisition des données (l'efficacité de l'ensemble a été supérieure à 95%), la synchronisation des horloges d'OPERA et du CNGS et de tester les algorithmes de sélection des événements intéressants.

OPERA est désormais prêt pour l'étape suivante qui consistera à observer les interactions des neutrinos dans les émulsions des quelque 200000 briques du détecteur (qui vont être produites et installées pendant les mois à venir) à la recherche des oscillations du neutrino muonique en neutrino tauique (voir Bulletin nº 30/2003). Rendez-vous à la fin du mois d'octobre pour le début d'une longue recherche qui doit durer 5 ans...