Le mot du Directeur scientifique - Le CERN : une diversité scientifique exceptionnelle
Si nous sommes toutes et tous résolument attelés à l’achèvement du LHC et de ses détecteurs, dont nous attendons avec impatience le démarrage dans le courant de l’année, nous ne devons pas oublier que le CERN, outre son programme à la frontière des hautes énergies - sa priorité absolue – a encore plus à offrir. En effet, le Laboratoire attire également une vaste communauté de scientifiques qui mettent à profit ses autres installations. Je me demande parfois si nous ne pêchons pas par excès de modestie et ne devrions pas insister davantage sur la diversité scientifique exceptionnelle de notre Laboratoire. L’installation ISOLDE, au Synchrotron injecteur du PS, repose sur des techniques novatrices qui apportent à moindre frais des résultats aux limites de la physique nucléaire. Les mesures uniques de n-TOF présentent un intérêt pour la technologie nucléaire, l’astrophysique nucléaire et la physique nucléaire fondamentale et, une fois la cible rénovée, l’expérience aura encore un ambitieux programme à offrir. Le Décélérateur d’antiprotons, lui aussi unique en son genre, permet d’étudier l’antimatière grâce à des expériences ingénieuses et une communauté de scientifiques originaires du monde entier. Au PS, l’expérience DIRAC, ultra-perfectionnée, permet de tester de manière inégalée la CDQ. Au SPS, un faisceau de neutrinos de haute intensité est envoyé en direction du laboratoire du Gran Sasso, à 730 km de là, où des expériences espèrent lever le voile sur les mystères de ces insaisissables particules. Toujours au SPS, le fructueux programme d’expérimentation avec des kaons, qui offre des mesures de précision uniques au monde susceptibles d’ouvrir la voie à une nouvelle physique, s’apprête à une prolongation prometteuse. Et ce n’est pas tout ! Pour que toutes ces expériences suivent leur cours, il faut une ingéniosité extrême. Pour l’instant, nous sommes à la hauteur. Grâce au LHC, qui est appelé à déterminer le cours à venir de la physique des hautes énergies, et grâce à toutes les autres possibilités offertes par le CERN, il y a fort à parier que le Laboratoire restera « l’endroit où il faut être » pendant encore de nombreuses années.
Jos Engelen