Deux beaux bijoux pour la Saint-Valentin

Comme des sœurs jumelles, les deux petites roues d’ATLAS étaient de nouveau réunies en surface de l’expérience, au point 1, le jour de la Saint-Valentin. Leur descente marque la fin de l’installation des éléments de détection pour l’expérience.

Sœurs jumelles de 10 mètres de diamètre et pesant près de 140 tonnes chacune, les petites roues permettront de reconstituer la trace des muons avec une précision extrême de 10 microns.

Les deux petites roues du spectromètre à muons d’ATLAS sont les derniers éléments de détection à être installés dans la caverne. La première a entrepris son voyage final le 8 février, la seconde, le 14 février. Elles seront ensuite descendues dans la caverne. Ce dernier « plongeon » n’était pas encore réalisé, au moment du bouclage de ce Bulletin.

Modestes en envergure par rapport aux grandes roues du spectromètre à muons de 25 mètres (voir Bulletin 41 & 42-2007), ces petites roues mesurent tout de même 10 mètres de diamètre et pèsent 140 tonnes chacune. Contrairement aux grandes roues dont l’assemblage a été finalisé dans la caverne, elles ont été assemblées en surface, dans le bâtiment 191 du site de Meyrin. Compte tenu de leur envergure, leur transport s’avérait une opération délicate. Semblable à une tortue géante dans sa lente progression, un camion à double remorque a acheminé la première petite roue au point 1, dans la journée du 8 février. Moins d’une semaine plus tard, le camion est ensuite revenu chercher la seconde, pour la Saint-Valentin. « Nous sommes heureux et soulagés d’avoir réussi dans les temps, confie Ariella Cattai, physicienne chargée du projet des petites roues. L’assemblage de ces modules représentait un vrai défi. Il fallait réunir ce qui était épars en un temps record, non seulement les éléments mais aussi les hommes ! ».

Opération délicate, lente et minutieuse : l’une après l’autre, les petites roues ont été transportées sur un camion à double remorque, du bâtiment 191 jusqu’au hall de surface de l’expérience ATLAS, au point 1.

Véritable travail de patchwork, l’assemblage des deux petites roues d’ATLAS représente une année de travail. Elles contiennent des milliers de pièces venues du monde entier (Bulgarie, Serbie, République tchèque, Pakistan, Russie, Israël, USA, Japon, etc.) qui ont été assemblées avec une précision millimétrique.

« Nous sommes très fiers d’avoir mis au point ces détecteurs qui agiront dans la zone la plus proche de l’axe du faisceau, explique George Mikenberg, responsable du projet des muons. Ils permettront de reconstituer la trace des muons avec une précision extrême de 10 microns ».

Intercalées entre le calorimètre et les deux bouchons de l’aimant toroïdal, les petites roues sont les détecteurs à muons les plus proches du point d’interaction dans la région des petits angles. Elles occuperont une zone très radiative. Elles sont formées de trois des quatre types de chambres à muons utilisés sur l’expérience ATLAS, des chambres de déclenchement (TGC) et des chambres de précision (CSC et MDT). Elles sont composées chacune de deux disques assemblés l’un contre l’autre, reliés par un tube. L’un est un blindage qui absorbera les particules autres que les muons. L’autre supporte les chambres de détection. Ces deux roues complètent le spectromètre à muons particulièrement sophistiqué d’ATLAS qui entend bien déceler l’une des désintégrations privilégiées du boson de Higgs en deux paires de muons.