Le rôle du CERN au sein du village scientifique planétaire



Nous somme fiers que le CERN réunisse plus de cent nationalités, attestant ainsi qu’il est possible de surmonter les frontières culturelles pour atteindre des buts communs. Nous sommes aussi fiers de la noblesse de notre mission: mieux comprendre l’Univers, assurer des formations d’excellence, faire reculer les frontières de la technologie et rapprocher les nations.

Depuis plus de 50 ans, le CERN travaille à la réalisation de ces buts en tant que partie intégrante du village scientifique planétaire. Nous collaborons, dans une saine émulation, avec divers laboratoires d’autres régions du monde. Les migrations de scientifiques dans le monde sont équilibrées, au profit de toutes les régions. Aujourd’hui, cependant, le paysage de la physique des particules se redessine et, en tant que citoyens responsables de notre village planétaire, nous aussi devons évoluer.

Les installations de recherche du CERN, melting-pot de nationalités, sont financées dans une large mesure par les vingt États membres de l’Organisation. D’autres pays apportant des contributions notables à nos projets peuvent se voir accorder le statut d’observateur par le Conseil du CERN. De plus, des accords de collaboration établis par le Conseil permettent à des scientifiques, le plus souvent non européens, de participer à certains de nos programmes, bien que leur pays d’origine ne puisse profiter des autres avantages réservés aux membres du CERN.

C’est un modèle qui a bien fonctionné par le passé, mais restera-t-il adapté pour le futur? Le LHC est la première installation de physique des particules à caractère mondial, et j’espère que ce ne sera pas la dernière. Où que soient construites les prochaines machines, ici ou ailleurs, le CERN devra rester un centre de recherche de renommée mondiale, à même d’accueillir des infrastructures de premier plan et d’accomplir sa mission en matière de découverte, de formation, d’innovation technologique et de collaboration.

C’est en partie pour ces raisons que le Conseil a créé un groupe de travail pour examiner la possibilité d’un élargissement géographique et scientifique du CERN. Devrions-nous, par exemple, étendre nos recherches au domaine de l’astrophysique des particules, comme nous le permettrait notre convention? Devrions-nous revoir notre définition de l’Europe pour l’octroi du statut d’État membre? Enfin, conviendrait-il de revoir le système des trois niveaux de participation aux projets du CERN que j’ai décrit ci-dessus?

Le groupe de travail présentera son premier rapport sur ces questions au Conseil au mois de juin. Lors de la même session, le Conseil devra se pencher sur quatre nouvelles deman-des d’adhésion de pays européens. J’espère que l’issue de ces diverses discussions sera constructive pour tous les États membres du CERN et à nos autres partenaires présents et futurs à travers le monde.

Rolf-Dieter Heuer