Quand souvenir rime avec avenir
Pour marquer le cinquantième anniversaire du Synchrotron à protons et le vingtième anniversaire du LEP, un symposium de deux jours s’est tenu au CERN les 3 et 4 décembre derniers: «From the Proton Synchrotron to the Large Hadron Collider – 50 Years of Nobel Memories in High-Energy Physics». Conçu pour évoquer les cinquante dernières années dans la perspective des prix Nobel de physique des hautes énergies, il a donné lieu à une série de séminaires portant sur ces pages de l’histoire de la physique des particules et à une exposition mettant à l’honneur les recherches menées au CERN pendant ce demi-siècle.
Comme le professeur Martinus Veltman l’a relevé au début de son exposé, chaque intervenant a présenté l’évolution de la physique des particules sous un angle tout personnel: «Il est très intéressant d’entendre relater des événements sous des perspectives aussi différentes.» Outre les développements de la physique des accélérateurs et de la physique des particules, le symposium a fait la part belle aux moments historiques et a été l’occasion de lancer des défis pour le présent et l’avenir.
Les orateurs ont puissamment mis en relief l’importance de la persévérance pour les percées scientifiques. Selon les primés du Nobel, les scientifiques commettent des erreurs, mais savent les surmonter. L’enthousiasme, la curiosité et la soif d’apprendre leur donnent des ailes pour faire leurs découvertes.
Pour Isabel Bejar Alonso, qui a organisé la manifestation: «Ce symposium nous a rappelé que nous ne sommes pas ici seulement pour construire de grandes machines – que nous mettons ici à l’honneur avec ceux qui les ont réalisées – mais aussi pour mener des expériences qui viennent démontrer des théories… pour faire de la physique.»
Les espaces d’exposition, qui ont transformé le Bâtiment principal et le Restaurant nº 1, forment un élégant pendant des séminaires. Ils présentent les découvertes faites au PS, aux ISR, au SPS et au LEP, tout en s’axant sur l’ère nouvelle que marquera le LHC. Des lignes tracées à même le sol pour reproduire la trajectoire des particules du LINAC au LHC guident les visiteurs au travers des différents espaces.
Emma Sanders, l’organisatrice de l’exposition, a expliqué que «l’exposition a été conçue pour le public le plus exigeant: les Cernois, dont plusieurs ont effectivement participé aux découvertes elles-mêmes. Les explications accompagnant certains objets exposés comportent des notes personnelles de ceux qui ont concrètement travaillé sur les projets. Le Courrier CERN et le livre de souvenirs Infiniment CERN se sont avérés très utiles pour élaborer l’exposition.
L’exposition est également le fruit du travail d’un nombre important de personnes, notamment les groupes techniques responsables de l’électricité, de la sécurité, de la peinture et des transports. Elle a été conçue et montée en l’espace de quatre semaines. La zone du Restaurant nº 1, utilisée quotidiennement au CERN, a été transformée en quelques heures.
Juliette Davenne, qui a travaillé avec les équipes techniques et a contribué au montage des zones consacrées aux ISR et au LHC, a salué le travail d’équipe qui a permis de réaliser cet événement: «C’était un vrai plaisir de travailler dans cette équipe et sur ce projet.»
L’exposition a été plus que bien accueillie. Comme l’a écrit un visiteur dans le Livre d’or: «Nous avons beaucoup apprécié ce parcours, qui nous a permis de nous tourner vers le passé… pour mieux envisager l’avenir!» Une autre personne a été sensible à l’atmosphère: «le CERN a été gagné par une réelle effervescence scientifique la semaine dernière».
Vous pouvez visiter les espaces d’exposition aux bâtiments 61, 500 et 501 (Restaurant nº 1) jusqu’à la fin décembre. Les visiteurs sont invités à faire part de leurs impressions dans le Livre d’or, qui les attend à l’extérieur de l’Amphithéâtre principal. Des vidéos des séminaires organisés dans le cadre du symposium sont accessibles en ligne et un DVD sera disponible avant Noël.
Regardez les interviews vidéos aux Nobels :
par Daisy Yuhas