Quand les enfants voient les chercheurs en peinture

Vingt classes d’écoles primaires voisines du CERN participent au projet «Dessine-moi un physicien».
 


Un physicien croqué par un élève de l’école de Satigny-Village, avant la visite au CERN qui se déroulera en mars.
Dans la tête des enfants, «physicien» rime souvent avec homme à lunettes, accoutré d’une blouse blanche et préparant d’inquiétantes potions. Les enfants voisins du CERN ajouteront peut-être que les physiciens fabriquent des Big Bang ou des trous noirs, même si cela ne fonctionne pas toujours.

C’est justement pour confronter la représentation des enfants sur le métier de physicien avec la réalité de la recherche, que le CERN a lancé un projet auprès des écoles voisines.
Vingt classes de Meyrin, Vernier, Satigny et du Pays de Gex viennent de démarrer le projet «Dessine-moi un physicien». Les enfants de ces classes, âgés de 9 à 11 ans, dessinent un(e) physicien(ne) et écrivent une définition à la manière du dictionnaire. Entre le 15 mars et le 30 avril, ils viendront visiter un laboratoire ou une expérience du CERN. Ils intervieweront également un et une physicienne «en chair et en os». Ils feront ensuite en classe un deuxième dessin et écriront une deuxième définition. Les dessins «avant» et «après» pourront être comparés lors d’une exposition des meilleures d’entre eux dans le Globe de la science et de l’innovation au mois de juin prochain.

Les professeurs qui ont répondu à l’appel du CERN sont ravis de pousser les portes du Laboratoire avec leurs élèves.  «Cela me paraissait très intéressant de participer à ce projet qui allie les arts plastiques, le français et les sciences, explique Noémie Moggio, enseignante en 4e primaire à l’école de Satigny-Village. De plus, les enfants passent souvent devant le CERN et se demandent ce qui se passe à l’intérieur.»


La classe de 4e primaire de Satigny-Village lors de la visite au PhysiScope au cours de laquelle les enfants découvrent d’étonnants phénomènes.
«Ce projet s’inscrit dans le nouvel effort du CERN pour mieux dialoguer avec ses voisins, explique Corinne Pralavorio, chargée de communication locale au sein du groupe Communication du CERN. Nous voulons dédramatiser les travaux menés au CERN en faisant découvrir aux enfants la réalité de la recherche, certainement éloignée de leurs pires fantasmes, mais peut-être proche de leurs rêves. »

L’Inspection académique du Pays de Gex collabore au projet en proposant notamment aux professeurs une animation pédagogique sur la démarche expérimentale. Côté suisse, le dDépartement de l’instruction publique du canton de Genève soutient l’initiative. Le PhysiScope, structure de l’Institut de physique de l’Université de Genève et du pôle Manep qui vise à faire découvrir la physique au moyen d’expériences interactives, est également impliqué. Toutes les classes genevoises vont participer à une animation passionnante et ludique du PhysiScope sur les états de la matière.

Au CERN, les quatre expériences du LHC, le laboratoire de cryogénie, le laboratoire de cristaux de CMS et le centre de contrôle du CERN ont accepté d’ouvrir leurs portes aux enfants et de leur consacrer du temps pour expliquer les recherches qu’ils mènent. Le service des visites, le service audiovisuel et le laboratoire photo ont également apporté leur concours à l’initiative.


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par CERN Bulletin